La question est simple : la glutamine peut-elle avoir un intérêt pour l’intestin ? Les chercheurs s’y intéressent depuis des années, notamment parce que cet acide aminé est utilisé en grande quantité par les cellules intestinales. Certaines études suggèrent qu’une supplémentation en glutamine pourrait soutenir l’intégrité de la paroi intestinale, réduire une perméabilité excessive et améliorer certains troubles digestifs comme ceux observés dans le syndrome de l’intestin irritable. Mais attention : il ne s’agit pas d’une allégation officielle de santé, simplement d’observations scientifiques à prendre avec prudence.
- Introduction à la glutamine et sa fonction
- Glutamine et intestin irritable
- Modes de prise de la glutamine
Introduction à la glutamine et sa fonction
Définition de la glutamine
Qu’est-ce que la glutamine ?
La glutamine est un acide aminé dit conditionnellement essentiel. Cela signifie que le corps en fabrique habituellement assez, mais qu’en période de stress, de fatigue, ou de maladie, nos besoins peuvent dépasser notre capacité naturelle à la produire. C’est aussi l’acide aminé libre le plus abondant dans l’organisme : on le retrouve dans le sang, les muscles, le foie, mais surtout dans l’intestin, qui en consomme une part importante. Concrètement, pour les cellules intestinales (les entérocytes), la glutamine joue un rôle de carburant préféré, un peu comme l’essence indispensable pour faire tourner un moteur.
Rôle de la glutamine dans le corps humain
La glutamine participe à plusieurs fonctions vitales :
- elle est impliquée dans le métabolisme azoté et la synthèse des protéines,
- elle contribue au maintien de l’équilibre acido-basique,
- elle alimente les cellules du système immunitaire comme les lymphocytes, qui en consomment beaucoup lorsqu’ils sont activés,
- et elle est essentielle aux cellules de l’intestin, où elle soutient leur renouvellement rapide et leur résistance au stress.
Autrement dit, la glutamine agit comme un intermédiaire énergétique et un brique de construction dans de nombreux tissus, mais son rôle se révèle particulièrement marqué au niveau intestinal.
Importance de la glutamine pour la santé intestinale
Glutamine et perméabilité intestinale
La perméabilité intestinale désigne la capacité de la paroi digestive à laisser passer certaines molécules (nutriments, eau) tout en bloquant les éléments indésirables (toxines, bactéries). Lorsque cette barrière devient trop “lâche”, on parle d’hyperperméabilité.
Des études ont montré que la glutamine pourrait influencer cette perméabilité. Par exemple, un essai publié dans la revue Gut en 2019 (Zhou et al.) a observé, chez des patients atteints de syndrome de l’intestin irritable avec diarrhée (IBS-D), qu’une supplémentation en glutamine (15 g/jour pendant 8 semaines) aurait réduit l’hyperperméabilité intestinale, mesurée par le ratio lactulose/mannitol. Les chercheurs ont également rapporté une amélioration des symptômes digestifs.
Sur le plan biologique, la glutamine est étudiée pour son effet sur les protéines de jonction serrée (comme la claudine-1 et l’occludine), qui jouent le rôle de “rivets” entre les cellules intestinales. Une meilleure expression de ces protéines pourrait renforcer la barrière intestinale et limiter le passage de molécules indésirables (Wischmeyer, 2011).
Impact de la glutamine sur les cellules intestinales
Les cellules intestinales ont un rythme de renouvellement très rapide : en moyenne tous les 4 à 5 jours. Pour se diviser, se régénérer et remplir leur rôle de barrière, elles ont besoin d’un apport constant en énergie et en substrats. La glutamine semble jouer un rôle clé à ce niveau.
Des travaux publiés dans Nutrients (Rastgoo et al., 2021) indiquent que la glutamine pourrait stimuler la prolifération des entérocytes et réduire leur apoptose (mort programmée) en période de stress ou d’inflammation. Ces observations laissent penser que la glutamine aiderait à maintenir la structure et le fonctionnement normal de la muqueuse intestinale.
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Glutamine et intestin irritable
Symptômes du syndrome de l’intestin irritable
Reconnaître les symptômes courants
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) se manifeste par un ensemble de troubles digestifs récurrents. Les personnes concernées décrivent souvent des douleurs abdominales chroniques, des ballonnements ou une sensation de ventre gonflé, associés à des modifications du transit.
Les selles peuvent être trop fréquentes et liquides, trop rares et dures, ou alterner entre les deux. Ces symptômes, qui varient d’un individu à l’autre, ont en commun d’être persistants et d’altérer la qualité de vie.
Beaucoup expliquent devoir adapter leurs repas, leurs sorties ou même leur travail à ces contraintes digestives.
Influence de l’alimentation sur l’irritabilité intestinale
L’alimentation joue un rôle central dans le SII. Certains aliments fermentescibles, regroupés sous l’acronyme FODMAP, sont connus pour aggraver les symptômes. Ces sucres mal absorbés peuvent provoquer une fermentation excessive dans l’intestin, entraînant gaz, douleurs et diarrhées.
Les régimes pauvres en FODMAP ont montré, dans plusieurs études, une amélioration modeste mais réelle des symptômes (Ong et al., 2010 ; Halmos et al., 2014).
Ils ne constituent pas une solution définitive mais illustrent bien le lien direct entre contenu de l’assiette et réactions intestinales.
Utilisation de la glutamine pour soulager les symptômes
Mécanismes d’action de la glutamine
Comme nous l’avons vu plus haut, la glutamine sert de carburant aux cellules intestinales et participe au maintien des jonctions serrées, ces « rivets » qui empêchent la barrière digestive de devenir trop perméable.
Dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable (SII), les chercheurs prolongent cette observation en explorant d’autres effets possibles. Ils notent par exemple que la glutamine pourrait aussi moduler la réponse immunitaire, en réduisant l’activité de certaines cytokines pro-inflammatoires comme l’IL-6 ou le TNF-alpha et en influençant des voies de signalisation telles que NF-κB (Wischmeyer, 2011 ; Rao et al., 2021).
En clair, elle n’agirait pas directement comme un traitement des symptômes, mais plutôt comme un soutien indirect, en limitant les failles de la barrière intestinale et en apaisant certains signaux d’inflammation qui entretiennent l’inconfort digestif.
Modes de prise de la glutamine
Comparaison des différentes formes de glutamine
Poudre vs gélules : avantages et inconvénients
La glutamine en poudre est la forme la plus utilisée dans les protocoles cliniques. Elle se dissout dans un verre d’eau ou dans une boisson froide, et permet d’atteindre facilement les doses étudiées. Son goût est neutre, ce qui facilite l’intégration au quotidien. En revanche, pour les personnes sensibles, avaler une dose importante d’un coup peut entraîner une gêne digestive.
La glutamine en gélules est plus pratique pour les prises fractionnées et le transport, mais elle demande d’avaler un grand nombre de gélules pour atteindre les dosages élevés testés dans les essais cliniques. Ce format convient donc plutôt à des utilisations ponctuelles ou à ceux qui privilégient la simplicité même avec de petites quantités.
Choisir la bonne forme selon ses besoins
Le choix dépend avant tout de l’objectif et de la tolérance. La poudre s’adresse à ceux qui veulent respecter les protocoles cliniques étudiés, par exemple dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable. Les gélules, elles, peuvent convenir à des personnes cherchant une prise plus discrète, ou qui ne tolèrent pas de grandes quantités avalées en une seule fois.
Posologie et recommandations de supplémentation
Dosage recommandé pour les adultes
Les études cliniques menées dans le SII ont utilisé des doses de 15 g par jour, réparties en trois prises de 5 g (Zhou et al., 2019 ; Rastgoo et al., 2021). D’autres travaux de tolérance indiquent qu’une supplémentation allant jusqu’à 0,3 g/kg/jour reste bien supportée par des adultes en bonne santé. Ces repères montrent que la glutamine est généralement bien tolérée dans les quantités testées en clinique, mais ils ne constituent pas une recommandation universelle : l’avis médical reste incontournable avant toute supplémentation.
Précautions d’emploi pour les femmes enceintes et les enfants
Chez la femme enceinte et la femme allaitante, la supplémentation n’est pas documentée et sa sécurité n’a pas été établie. L’alimentation naturelle doit rester la priorité.
Chez l’enfant, aucun dosage n’est validé en dehors de situations médicales encadrées (comme certaines prises en charge hospitalières chez les prématurés). Par prudence, la supplémentation libre n’est pas conseillée sans indication médicale.
FAQ
La glutamine a-t-elle des effets secondaires ?
Avis et retours d’expérience des utilisateurs
Intégrer la glutamine dans un régime alimentaire sain
- Rao, R. K., Samak, G., & Banan, A. (2021). Modulation of intestinal permeability and inflammation by glutamine.
- Rastgoo, S., Hosseini, S., Shidfar, F., et al. (2021). Glutamine supplementation combined with a low-FODMAP diet in patients with irritable bowel syndrome: a randomized controlled trial.
- Wischmeyer, P. E. (2011). Glutamine: mode of action in critical illness.
- Zhou, Q., Verne, M. L., Fields, J. Z., et al. (2019). Randomized placebo-controlled trial of glutamine supplementation in patients with post-infectious irritable bowel syndrome with diarrhea.
- Nutrition Reviews Editorial Team. (2023). Dietary interventions and irritable bowel syndrome: synthesis of current evidence.
- Myint, A. N. M., Wu, J., & Hossain, M. (2020). Safety and tolerability of glutamine supplementation in adults: a systematic review.
- Xu, D., Li, C., & Sun, J. (2024). Evaluation of glutamine supplementation and its adverse effects in healthy adults.
- Smith, R. J., & Jones, D. (2014). Glutamine use during pregnancy and lactation: evidence and safety considerations.
- Thompson, M., & Patel, K. (2015). Pediatric considerations for glutamine supplementation: clinical contexts and safety.