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Whey, coeur et cholestérol : ce que révèle une méta-analyse de 65 études

Whey, coeur et cholestérol : ce que révèle une méta-analyse de 65 études
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Elles sont connues des sportifs, moins du grand public. Les protéines de lait, et en particulier la whey, ne servent pas uniquement à construire du muscle. Une méta-analyse récente, regroupant 65 essais cliniques et plus de 3 800 adultes, s’est penchée sur leurs effets possibles sur la tension artérielle et le profil lipidique. Verdict : les bénéfices seraient réels… mais modestes. De quoi intéresser ceux qui surveillent leur cœur, à condition de comprendre ce qui se cache derrière les chiffres.

Introduction aux protéines et à leur rôle dans la santé cardiaque

Définition des protéines et de la whey

Les protéines sont comme des briques de construction pour notre corps : elles servent à fabriquer et réparer les tissus, à produire des enzymes, des hormones et à assurer un grand nombre de fonctions vitales. Elles sont constituées d’acides aminés, certains pouvant être produits par l’organisme, d’autres devant obligatoirement venir de l’alimentation.

La whey, ou protéine de lactosérum, est l’une des deux principales protéines du lait (l’autre étant la caséine). C’est la partie liquide qui se sépare du caillé lors de la fabrication du fromage. Dans les compléments alimentaires, on la trouve sous forme de poudre à diluer.

Elle se digère rapidement et fournit tous les acides aminés essentiels, ce qui en fait une protéine complète.

Importance des protéines pour la santé cardiovasculaire

Les protéines, quelle que soit leur origine, sont essentielles au maintien de la masse musculaire, y compris celle du muscle cardiaque.

Elles participent aussi à de nombreux processus qui peuvent influencer indirectement la santé cardiovasculaire, comme le maintien d’un poids stable ou le contrôle de la tension artérielle.

Dans la méta-analyse publiée en 2025, les chercheurs ont constaté qu’une supplémentation quotidienne en protéines en poudre de lait (souvent 30 à 60 g par jour, ) pendant 2 à 24 semaines pouvait entraîner une baisse moyenne de la tension systolique d’environ 2 mmHg. Ce résultat reste modeste, mais dans une perspective de santé publique, même de petites variations peuvent avoir un impact à l’échelle d’une population.

Les effets des protéines sur le cholestérol

La même étude a relevé une diminution du cholestérol total d’environ 4 mg/dL et des triglycérides d’environ 6 mg/dL, principalement avec la whey et non avec la caséine ou les mélanges de protéines de lait.

Les effets étaient plus marqués chez les participants ayant déjà un profil lipidique défavorable.

Attention : ces baisses sont statistiquement significatives, mais restent modestes et ne signifient pas que la whey « soigne » ou « prévient » une maladie cardiaque. Les auteurs eux-mêmes insistent sur la variabilité des résultats selon les études et les profils de participants.

Distinction entre cholestérol hdl et ldl

Pour comprendre ces données, il faut distinguer deux principaux transporteurs du cholestérol dans le sang :

  • LDL (lipoprotéines de basse densité), parfois appelé « mauvais cholestérol » : un excès est associé à un risque cardiovasculaire accru, car il peut contribuer à la formation de plaques dans les artères.
  • HDL (lipoprotéines de haute densité), ou « bon cholestérol » : il aide à transporter l’excès de cholestérol vers le foie pour être éliminé.

Dans la méta-analyse, aucun changement significatif n’a été observé sur les taux de LDL ou de HDL. L’effet observé sur le cholestérol total vient donc probablement de la baisse des triglycérides ou d’autres fractions lipidiques.

Cela rappelle que, pour agir sur le profil lipidique global, l’alimentation dans son ensemble et le mode de vie pèsent souvent bien plus que la seule consommation de whey.

Sources de protéines : focus sur la whey et autres protéines alimentaires

Protéines animales vs végétales

Les protéines animales (viande, poisson, œufs, produits laitiers) apportent tous les acides aminés essentiels en quantité suffisante, ce qui en fait des protéines dites complètes. Elles sont généralement mieux assimilées par l’organisme.

Les protéines végétales (légumineuses, céréales, oléagineux) peuvent, elles, manquer d’un ou plusieurs acides aminés indispensables. Pour obtenir un profil complet, il faut souvent associer plusieurs sources (par exemple, lentilles et riz).

Dans le contexte cardiovasculaire, le type de protéine consommé compte : certaines sources animales riches en graisses saturées (viande rouge grasse, charcuterie) peuvent influencer négativement le profil lipidique, alors que les sources maigres (poissons, produits laitiers écrémés, whey) sont généralement considérées comme plus favorables dans une alimentation équilibrée.

Avantages de la whey

La whey a plusieurs atouts documentés : elle est rapidement assimilable, riche en acides aminés essentiels, et particulièrement concentrée en leucine, un acide aminé clé pour la synthèse musculaire.

Dans la méta-analyse de 2025, c’est la whey, et non la caséine, qui a montré un effet mesurable sur les triglycérides et la tension systolique, surtout chez les personnes présentant déjà des facteurs de risque.

Comparaison des produits laitiers et alternatives végétales

Les produits laitiers comme le yaourt, le fromage blanc ou le lait contiennent à la fois de la whey et de la caséine, ainsi que du calcium et d’autres micronutriments. Leur impact sur la santé cardiovasculaire dépend souvent de leur teneur en matières grasses et de leur place dans l’alimentation globale.

Les alternatives végétales enrichies en protéines (boissons au soja, poudres de pois ou de riz) offrent une option intéressante pour les personnes qui évitent les produits animaux.

Elles apportent aussi des fibres et certains composés végétaux bénéfiques, mais leur profil en acides aminés et leur vitesse d’absorption peuvent différer.

Dans le cadre d’un objectif de soutien cardiovasculaire, aucune étude à ce jour ne montre qu’elles reproduisent exactement les effets spécifiques observés avec la whey dans la méta-analyse de 2025.

Etudes scientifiques sur les protéines et leurs effets sur le cholestérol

Impact de la consommation de whey sur le taux de ldl, cholestérol total et triglycérides

Dans la méta-analyse de 2025, la whey se distingue des autres protéines de lait par ses effets plus constants sur certains marqueurs lipidiques. Les chercheurs ont observé que la supplémentation quotidienne, sur quelques semaines à quelques mois, entraînait le plus souvent une réduction modeste mais mesurable du cholestérol total et des triglycérides.

Ce qui rend ce résultat intéressant, c’est qu’il apparaît surtout chez les personnes dont les taux de lipides étaient déjà au-dessus des recommandations. Autrement dit, la whey ne semble pas « améliorer » le profil lipidique d’une personne en parfaite santé, mais pourrait contribuer à le corriger légèrement chez celles présentant des déséquilibres.

Aucun effet significatif n’a été constaté sur le LDL ou le HDL : la mécanique précise de cette modulation reste donc floue, et l’étude n’avance pas de cause unique. Ce flou illustre bien la prudence nécessaire : on parle ici de tendances statistiques, pas d’un effet garanti à l’échelle individuelle.

Effets observés sur la pression artérielle

Le point fort de cette méta-analyse est d’avoir croisé plusieurs dizaines d’essais, ce qui permet de repérer des signaux qui passeraient inaperçus dans une étude isolée. Dans le cas de la pression artérielle, la whey a été associée à une diminution moyenne de la tension systolique, la valeur haute, mais sans changement sur la diastolique.

Cette baisse, de l’ordre de deux millimètres de mercure, pourrait paraître insignifiante à un patient.

Pourtant, en santé publique, un décalage même minime peut peser sur le risque cardiovasculaire global lorsqu’il est appliqué à une population entière.

Mais l’effet n’est pas universel : il ressort surtout chez les participants souffrant déjà de syndrome métabolique ou d’hypertension légère, ce qui limite la portée des résultats à l’ensemble de la population.

Consommation excessive de protéines et risques cardiovasculaires

Si l’étude se concentre sur des doses courantes en supplémentation, d’autres travaux, menés dans un cadre différent, invitent à rester vigilants sur la surconsommation chronique de protéines, quelle que soit leur origine.

Un excès prolongé pourrait, chez certaines personnes, augmenter la charge rénale, modifier l’équilibre acido-basique ou favoriser une alimentation trop riche en graisses saturées lorsque les protéines viennent surtout de sources animales transformées.

Ces effets ne sont pas directement documentés dans la méta-analyse sur la whey, mais ils rappellent que plus n’est pas forcément mieux. Une supplémentation isolée ne compense pas une alimentation déséquilibrée.

Résultats clés et implications pour la santé

En résumé, les données réunies en 2025 suggèrent que la whey pourrait contribuer à de légères améliorations du profil lipidique et de la tension artérielle, avec un intérêt particulier pour les personnes à risque cardiovasculaire déjà identifié. Mais ces effets sont modestes et très dépendants du contexte : dose, durée, état de santé initial, qualité globale de l’alimentation.

Autrement dit, la whey ne se positionne pas comme un traitement, mais comme un complément, au sens littéral, à une stratégie plus large de santé cardiovasculaire : alimentation équilibrée, activité physique régulière et suivi médical adapté.

Recommandations pour une consommation équilibrée de protéines

Apport quotidien recommandé en protéines (selon âge, sexe et niveau d’activité)

Pour un adulte en bonne santé, les recommandations couramment retenues situent l’apport quotidien à 0,8 g de protéines par kilo de poids corporel. Cela correspond, pour une personne de 70 kg, à environ 56 g par jour, tous aliments confondus.

Les besoins peuvent augmenter chez les sportifs, les personnes âgées (jusqu’à 1,2 g/kg), ou en période de convalescence, mais rarement au-delà de 2 g/kg en dehors d’un suivi médical.
L’essentiel est de se rappeler que la whey, aussi complète soit-elle, n’est pas indispensable si l’alimentation quotidienne couvre déjà ces besoins via des sources variées : poissons, œufs, légumineuses, viandes maigres, produits laitiers, oléagineux…

Symptômes d’une consommation excessive de protéines

Un apport protéique largement au-dessus des besoins, sur la durée, n’accélère pas la construction musculaire à l’infini. En revanche, il peut se traduire par des signes discrets au départ : digestions lourdes, ballonnements, haleine plus forte (due aux corps cétoniques), ou soif accrue liée à la charge supplémentaire pour les reins.

Chez les personnes ayant déjà une fragilité rénale ou un déséquilibre métabolique, cette surcharge pourrait accentuer les problèmes existants. Là encore, ces risques ne sont pas spécifiques à la whey, mais concernent l’ensemble des protéines, qu’elles soient animales ou végétales.

Stratégies pour intégrer les protéines de manière saine

L’approche la plus sûre reste de répartir l’apport protéique sur la journée plutôt que de le concentrer sur un seul repas ou shaker. Associer la whey à des aliments complets, par exemple un smoothie avec fruits et flocons d’avoine, ou un yaourt nature avec poudre mélangée, permet non seulement de diversifier les nutriments, mais aussi de profiter d’un meilleur effet de satiété.

Pour ceux qui ne pratiquent pas de sport intensif, la whey peut simplement servir à compléter une journée où les apports en protéines sont insuffisants, plutôt qu’à remplacer un repas entier. Et, surtout, elle doit s’inscrire dans un mode de vie globalement équilibré : hydratation suffisante, apport en fibres, limitation des graisses saturées, activité physique régulière.

Source : 

https://academic.oup.com/nutritionreviews/advance-article-abstract/doi/10.1093/nutrit/nuaf068/8157267

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