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Zinc et musculation : un minéral qui peut faire la différence

Zinc et musculation : un minéral qui peut faire la différence
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Vous cherchez à progresser en musculation ? Vous surveillez vos protéines, vos glucides, vos compléments… Mais il y a un acteur souvent oublié : le zinc. Ce petit oligo-élément ne fait pas rêver comme la créatine ou les BCAA, pourtant il est partout dans l’organisme. Et pour un sportif, un bon statut en zinc pourrait bien changer la donne : récupération plus fluide, défenses immunitaires solides, et même maintien d’un taux normal de testostérone.

Qu’est-ce que le zinc ?

Le zinc, c’est un oligo-élément essentiel. Ça veut dire que notre corps n’en fabrique pas, il doit absolument venir de l’alimentation ou des compléments. On en trouve à l’état de traces (environ 2 g chez un adulte), mais il agit comme un véritable chef d’orchestre moléculaire : il est impliqué dans plus de 300 réactions enzymatiques.

Sans zinc, la division cellulaire ralentit, la cicatrisation devient moins efficace, et la régulation hormonale perd en équilibre. Autrement dit, même en petite quantité, il pèse lourd.

Pourquoi les sportifs devraient y prêter attention

Quand on s’entraîne dur, les besoins du corps augmentent. On transpire plus (donc on perd plus de minéraux), on sollicite davantage la réparation musculaire, et on demande au système immunitaire de rester performant malgré la fatigue. C’est là que le zinc a son mot à dire. Il contribue au fonctionnement normal du système immunitaire, à la synthèse normale de l’ADN, au métabolisme des protéines, glucides et lipides. Autant de leviers essentiels pour récupérer correctement et éviter les coups de mou qui font rater une séance.

Zinc et testostérone

Sujet sensible en musculation : la fameuse hormone anabolisante. Le zinc contribue au maintien d’un taux normal de testostérone dans le sang. Plusieurs études montrent qu’une supplémentation à court terme, surtout en cas de déficit, pourrait favoriser une hausse de la testostérone après l’effort. (Kilic, M., et al. 2006)

Mais là encore, pas de promesse miracle : chez quelqu’un qui n’est pas carencé, l’effet reste limité. L’essentiel, c’est d’éviter d’être en manque, pour ne pas saboter son équilibre hormonal.

Les effets positifs du zinc sur la performance sportive

Amélioration de la récupération

Quand on parle de musculation, on pense souvent à la charge soulevée. Mais en réalité, les progrès se jouent surtout entre deux séances, pendant la récupération. C’est dans ces heures de repos que les fibres abîmées se réparent et que le muscle gagne en volume.

Le zinc intervient dans ce processus capital : il participe à la régulation de l’équilibre protéique, un peu comme un gestionnaire qui surveille la construction et la destruction des briques musculaires.

Impact sur les protéines et la réparation musculaire

Les chercheurs expliquent que le zinc est impliqué dans plusieurs systèmes de contrôle de la protéine : autophagie, caspases, ubiquitine… autant de mécanismes qui décident si une protéine doit être conservée ou détruite. (Maret, W., & Sandstead, H. H. 2006)

En clair, il contribue à la bonne orchestration du renouvellement musculaire. Chez un sportif carencé, ce mécanisme peut tourner au ralenti, ce qui freine la réparation et ralentit les gains.

Effets sur le système immunitaire

Un autre point souvent négligé : après un entraînement intense, le corps est plus vulnérable. Le zinc joue ici un rôle central car il contribue au fonctionnement normal du système immunitaire.

Il intervient dans la maturation des cellules de défense et dans la production d’anticorps.

Pour un pratiquant qui enchaîne les séances, éviter de tomber malade ou de traîner une petite infection, c’est préserver sa capacité à s’entraîner régulièrement.

Prévention des carences en zinc

Les sportifs sont bien plus exposés qu’ils ne le croient. La transpiration élimine non seulement de l’eau, mais aussi des minéraux. Et le zinc en fait partie.

Certaines études indiquent que l’exercice modifie même son métabolisme, ce qui augmente encore les pertes. Résultat : sans vigilance alimentaire, un déficit peut s’installer rapidement. (Peake et al., 2020)

Les signes ? Fatigue persistante, baisse d’appétit, cicatrisation lente… autant d’alertes qui devraient pousser à vérifier ses apports.

Zinc et soutien à l’endurance

L’endurance n’est pas qu’une affaire de souffle. Elle dépend aussi de la façon dont le corps gère l’oxygène et l’énergie. La carence en zinc a été associée à une diminution de la consommation maximale d’oxygène et à une altération des réponses métaboliques pendant l’effort. (Mocchegiani et al., 2000)

Cela s’explique notamment par son rôle dans l’activité d’enzymes comme l’anhydrase carbonique, présente dans les globules rouges et impliquée dans l’équilibre acido-basique. En pratique, un déficit de zinc pourrait se traduire par un essoufflement plus rapide et une fatigue musculaire précoce, là où un statut optimal soutient une endurance plus stable.

Meilleures sources naturelles de zinc pour les sportifs

Aliments riches en zinc

Pour couvrir ses besoins, rien ne vaut une assiette bien choisie. Certains aliments en contiennent des quantités impressionnantes.

Les huîtres arrivent largement en tête, avec près de 90 mg de zinc pour 100 g (selon les espèces), un record absolu. Mais tout le monde n’a pas envie de manger des huîtres à chaque repas.

D’autres options existent :

  • le crabe royal du Kamtchatka (7,6 mg/100 g),
  • le foie de bœuf (5,2 mg/100 g),
  • ou encore la viande de bœuf surlonge (5,1 mg/100 g).

Côté plus accessibles, on trouve du zinc dans l’agneau, le porc, le poulet, ou même dans des produits laitiers comme le fromage cheddar. Ces sources variées permettent d’intégrer du zinc sans bouleverser ses habitudes alimentaires.

Comparaison entre sources animales et végétales

Toutes les sources ne se valent pas, surtout quand on regarde la biodisponibilité, c’est-à-dire la capacité du corps à absorber le zinc réellement disponible dans l’aliment. Les produits d’origine animale sont avantagés : la viande, par exemple, ne représente que 7 % de la masse alimentaire mondiale, mais fournit près de 19 % du zinc réellement assimilé.

Les végétaux, eux, apportent des teneurs parfois intéressantes, mais la présence de phytates (des composés qui piègent les minéraux) limite grandement l’absorption.

Sources de zinc d’origine végétale

Pour les végétariens ou ceux qui réduisent leur consommation de viande, il existe des alternatives, mais elles demandent plus de stratégie.

  • Les lentilles (3 à 4 mg/100 g),
  • les graines de sésame (2,5 mg/100 g)
  • ou la farine de blé dur (jusqu’à 4,8 mg/100 g) contiennent du zinc, mais leur assimilation est limitée par les phytates.

Le rapport phytate/zinc peut grimper jusqu’à 60, rendant l’absorption moins efficace.

Concrètement, cela signifie que pour obtenir la même quantité de zinc assimilée qu’avec une portion de viande, il faudrait consommer beaucoup plus de ces aliments.

Compléments alimentaires de zinc : quand et comment les utiliser

Il arrive que l’alimentation seule ne suffise pas, notamment chez les sportifs qui transpirent beaucoup, suivent un régime végétarien ou ont un métabolisme très sollicité. Dans ces cas, la supplémentation avec un complément alimentaire à base de zinc peut être utile.

Considérations sur la supplémentation en zinc

Dosage recommandé de zinc pour les sportifs

Chez un adulte, les besoins tournent autour de 11 mg par jour pour un homme et 8 mg pour une femme. Ces chiffres tiennent compte d’un équilibre alimentaire classique. Pour un sportif, la tentation est grande de vouloir “booster” ces apports.

Pourtant, les recherches actuelles sont claires : aller au-delà des apports journaliers recommandés n’apporte pas de bénéfices prouvés.

Risques d’une consommation excessive de zinc

Effets secondaires potentiels

Comme tout minéral, le zinc n’est pas exempt de risques en cas d’excès. Des apports trop élevés peuvent provoquer des nausées, des crampes abdominales, voire des épisodes de vomissements ou de diarrhée.

Sur le long terme, une consommation excessive perturbe l’équilibre avec d’autres minéraux, en particulier le cuivre, dont la carence peut entraîner une anémie ou des troubles neurologiques.

Importance de la consultation médicale

Le corps a une certaine capacité à éliminer le zinc en trop, notamment par les selles. Mais cela ne signifie pas qu’on puisse se supplémenter à l’aveugle. Le plus sûr reste de faire évaluer son statut en zinc par un professionnel de santé avant de démarrer une cure, surtout si l’on cumule plusieurs compléments.

C’est la meilleure façon d’éviter les excès silencieux qui déséquilibrent l’organisme sans qu’on s’en rende compte.

Choix d’un bon supplément de zinc

Critères de sélection des compléments

Toutes les gélules ne se valent pas, et il est facile de se perdre entre les différentes formes affichées sur les étiquettes. Ce qui compte, ce sont surtout les conditions de prise : éviter de l’avaler en même temps qu’un repas riche en céréales complètes ou en légumineuses (à cause des phytates qui bloquent l’absorption), et surveiller les interactions avec d’autres minéraux comme le fer et le cuivre.

Enfin, un bon complément doit donner une information claire sur le dosage, rester dans les limites des apports conseillés et s’intégrer dans une stratégie globale, pas en remplacement d’une alimentation équilibrée.

FAQ

Sources
  • Zhao J., et al. (2018). Zinc in muscle regeneration: A review.
  • Mocchegiani E., Costarelli L., et al. (2000). Zinc: dietary intake and impact on immune function in aging.
  • Mocchegiani E., Romeo J., Malavolta M., et al. (2013). Zinc: dietary intake and impact of supplementation on immune function in elderly.
  • Maret W., & Sandstead H. H. (2006). Zinc requirements and the risks and benefits of zinc supplementation.
  • Prasad A. S. (2013). Discovery of human zinc deficiency: its impact on human health and disease.
  • Kilic M., et al. (2006). Effects of zinc supplementation on testosterone levels of athletes.
  • Peake J. M., Neubauer O., Walsh N. P., & Simpson R. J. (2020). Recovery of the immune system after exercise.
  • Lowe N. M., Woodhouse L. R., & King J. C. (1997). Measurement of serum zinc concentration as an indicator of zinc status in healthy adults.

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