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Bienfaits de la spiruline : Tout comprendre sur ce super-aliment

Bienfaits de la spiruline : Tout comprendre sur ce super-aliment
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La spiruline intrigue. Elle rassure aussi. Et, surtout, elle fait poser toujours la même question : est-ce que ça apporte réellement quelque chose ? La réponse courte : oui, la spiruline est l’une des sources naturelles les plus riches en protéines, minéraux, pigments antioxydants et vitamines, et plusieurs recherches la décrivent comme un aliment dense, utile pour l’équilibre nutritionnel. Mais comme toujours, tout dépend de ce que l’on en attend, et de comment on la consomme. Loin des slogans trop enthousiastes, l’objectif ici est simple : comprendre ce qu’est vraiment la spiruline, ce qu’elle contient, et pourquoi elle suscite autant d’intérêt aujourd’hui.

Qu’est-ce que la spiruline ?

La spiruline n’est ni une algue, ni une plante, ni un micro-organisme exotique sorti de laboratoire : c’est une cyanobactérie filamenteuse, un organisme microscopique qui effectue la photosynthèse grâce à ses pigments bleu-vert.

Ce qu’on appelle “spiruline” aujourd’hui correspond majoritairement au genre Limnospira (anciennement Spirulina ou Arthrospira).

Historique et origine de la spiruline

La spiruline existe depuis 3,5 milliards d’années. Littéralement. Bien avant les plantes, avant les animaux, avant presque toute forme de vie complexe. Ce qui la rend fascinante, c’est que malgré son ancienneté, elle a accompagné plusieurs civilisations humaines.

Les Aztèques, installés autour du lac Texcoco, la récoltaient déjà pour l’intégrer dans leur alimentation. À l’autre bout du monde, dans la région du lac Tchad, les populations Kanembou en consommaient également sous forme de galettes séchées. Deux continents, deux cultures, mais un usage identique : la spiruline servait de ressource nutritive concentrée, facile à stocker et à transporter.

À l’époque moderne, elle a retrouvé une notoriété grâce à un symbole fort : la NASA l’a intégrée aux programmes alimentaires des astronautes, justement pour sa densité nutritionnelle et sa facilité de culture. Cela n’en fait pas un aliment “magique”, mais cela montre à quel point sa composition est intéressante.

Composition nutritionnelle

C’est sur ce point que la spiruline devient vraiment unique. Sa matrice nutritionnelle ressemble moins à celle d’un végétal qu’à celle d’un “concentré biologique”. Elle contient notamment :

  • Environ 60-70 % de protéines du poids sec, un taux exceptionnel pour une source non animale.
  • Tous les acides aminés essentiels, ce qui est rare pour une source végétale.
  • Du fer, avec environ 16,27 mg/100 g, un taux supérieur à de nombreux aliments d’origine végétale.
  • Des vitamines du groupe B, dont B2, B3, B6 et B12.
  • Du bêta-carotène, précurseur de la vitamine A.
  • Des minéraux : magnésium, zinc, phosphore, manganèse, calcium.
  • Des pigments antioxydants, notamment la phycocyanine (C-PC), un pigment bleu étudié pour ses propriétés antioxydantes.

L’ensemble en fait un aliment extrêmement dense. Une petite quantité apporte bien plus de nutriments que son volume ne le laisse imaginer, un peu comme si on comparait un carré de chocolat noir très corsé à une boisson au cacao : la concentration n’a rien à voir.

Types de spiruline : poudre, paillettes, comprimés

Il existe plusieurs formes, et chacune a ses avantages.

La spiruline en poudre est la plus répandue. Elle est facile à intégrer dans un smoothie ou un jus. Mais les procédés classiques : extrusion, séchage à haute température, peuvent endommager partiellement les filaments et modifier la structure cellulaire.

Les paillettes sont une version moins transformée, souvent obtenue à basse température. Elles conservent une texture plus proche de la spiruline fraîche et s’intègrent bien dans une salade ou un bol.

Les comprimés, eux, résolvent un problème simple : le goût. Leur fabrication repose sur des processus précis (rapport poudre/agents de structure optimisé, compression à froid) qui garantissent une bonne cohésion et une bonne conservation des actifs. Pour un usage quotidien, c’est souvent la forme la plus simple.

Certaines fermes proposent aussi de la spiruline fraîche, très riche mais plus fragile. Elle se conserve peu de temps, mais sa texture et sa douceur en font un produit apprécié des connaisseurs.

Les bienfaits de la spiruline pour la santé

Effets sur le système cardiovasculaire

Il y a un point essentiel à comprendre : la spiruline n’est pas un médicament, et ne doit jamais être décrite comme telle. En revanche, plusieurs travaux l’ont étudiée dans le cadre du métabolisme lipidique et de la pression artérielle, ce qui explique pourquoi elle revient régulièrement dans les discussions sur la santé cardiovasculaire. La nuance est fondamentale : on ne parle pas ici de “soigner”, mais d’observations réalisées dans des contextes cliniques contrôlés, et toujours en complément d’une hygiène de vie.

Réduction du cholestérol

Certaines études ont évalué la spiruline dans le cadre du profil lipidique, un ensemble d’indicateurs qui inclut le cholestérol total, le LDL et les triglycérides. Une méta-analyse (Torres-Duran et al., 2018) a observé qu’une supplémentation de spiruline sur plusieurs semaines pouvait entraîner une diminution du cholestérol total, ainsi qu’une baisse des triglycérides, toujours dans un cadre expérimental, avec des doses allant de 1 à 19 g/jour.

Les résultats restent prudents, mais la direction est intéressante : l’effet serait lié à la présence de pigments antioxydants, comme la phycocyanine, étudiés pour leur rôle potentiel dans l’oxydation des lipides.

Régulation de la pression artérielle

Ici encore, pas de promesse : les études ne sont pas unanimes, mais certaines données cliniques (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34578932/) montrent que des apports quotidiens de spiruline, sur 8 à 12 semaines, pourraient réduire modestement la pression artérielle diastolique, dans des populations adultes présentant des marqueurs cardiovasculaires altérés. Ce type d’observation reste préliminaire, mais crédible d’un point de vue mécanistique : plusieurs nutriments présents dans la spiruline : magnésium, peptides bioactifs, phycocyanine, sont déjà connus pour jouer un rôle indirect dans le métabolisme vasculaire.

Spiruline et prévention des maladies cardiaques

Les études disponibles suggèrent un schéma cohérent : lorsque la spiruline est intégrée à une alimentation variée, elle pourrait soutenir certains marqueurs associés à la santé cardiovasculaire, notamment grâce à ses pigments antioxydants. Une étude sur la combinaison “exercice + spiruline” (Kalafati et al. (2010)) a montré que la spiruline pourrait contribuer à améliorer certains paramètres liés à la capacité cardiorespiratoire chez les sportifs.

Bienfaits pour les femmes enceintes

La grossesse est un moment où l’organisme féminin devient exigeant : les besoins en fer, en protéines complètes, en vitamines B et en minéraux essentiels augmentent fortement. La spiruline, par sa densité nutritionnelle, semble naturellement cocher beaucoup de cases. Mais ici, plus qu’ailleurs, la prudence s’impose.

Importance des nutriments pendant la grossesse

La grossesse augmente les besoins en fer, en protéines, en folates, en vitamine B12, en calcium et en magnésium. Tous ces nutriments jouent un rôle dans le développement fœtal, la formation du sang maternel, la croissance des tissus et le maintien de l’énergie. La spiruline contient justement du fer, un ensemble de vitamines du groupe B, et des minéraux essentiels. Elle apporte également des protéines complètes, ce qui la rend particulièrement dense pour de petites quantités.

C’est cette densité qui explique son intérêt dans les régions où la carence en fer est fréquente.

Spiruline comme complément alimentaire

Il existe une étude regroupant plus de 900 femmes enceintes au Sénégal (Diouf et al., 2016) qui a observé qu’une dose quotidienne de spiruline (1,5 g/jour) pourrait soutenir les niveaux d’hémoglobine pendant la grossesse, en comparaison avec l’association fer + acide folique classique. Là encore, l’étude ne parle pas de traitement, mais d’un effet potentiel sur des marqueurs liés à l’anémie.

La présence naturelle de fer, de protéines complètes et de bêta-carotène rend logique l’intérêt porté à la spiruline dans le cadre de la nutrition périnatale, mais toute utilisation doit être discutée avec un professionnel de santé.

Amélioration de la performance physique

Chez les sportifs, la spiruline a gagné une place particulière : elle s’inscrit dans ces compléments “intermédiaires”, ni excitants, ni dopants, mais riches en nutriments utiles pendant et après l’effort. Là encore, jamais de promesse : seulement des observations scientifiques cohérentes.

Spiruline et sportifs

La spiruline apporte des protéines complètes, du fer, du magnésium, ainsi que des pigments antioxydants comme la phycocyanine. Pour des personnes qui s’entraînent régulièrement, cela correspond à trois besoins courants : la réparation musculaire, la production d’énergie, et la lutte contre l’oxydation induite par l’effort.

Des travaux menés avec des sportifs entraînés (Kalafati et al., 2010) suggèrent que la spiruline pourrait améliorer certains paramètres liés à l’endurance en situation d’exercice prolongé. Les mécanismes supposés : meilleure disponibilité en oxygène, gestion du stress oxydatif, restent étudiés, mais l'ensemble forme un tableau cohérent.

Énergie et endurance

Lorsqu’on parle d’endurance, on parle d’un ensemble : qualité de l’alimentation, disponibilité du fer, fonctionnement mitochondrial, coût énergétique de l’effort.

Les antioxydants de la spiruline, et particulièrement la phycocyanine, ont été étudiés pour leur rôle dans la réponse antioxydante adaptative (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39861413/), ce qui pourrait expliquer un ressenti d'énergie plus stable au fil des semaines chez certains sportifs.

Récupération après l’effort

Plusieurs études (García-Pérez et al., 2021) ont observé que la spiruline, consommée avant et après un exercice musculaire exigeant, pourrait réduire certains marqueurs de stress oxydatif et soutenir la récupération neuromusculaire.

Les participants montraient des performances légèrement meilleures lors des jours suivants, un effet probablement lié à la densité antioxydante de la spiruline.

Comment consommer la spiruline ?

Dosage recommandé

La spiruline est un aliment dense, presque concentré, et c’est précisément pour cette raison que la question du dosage mérite d’être abordée avec nuance. Contrairement à d’autres compléments, il n’existe pas de “dose officielle” universelle, mais la littérature scientifique donne des repères utiles selon les contextes. Les études menées sur les marqueurs cardiovasculaires utilisent généralement entre 2 et 8 g par jour, sur des périodes allant de huit à douze semaines (Lu et al., 2021 ; Torres-Duran et al., 2018). Dans les travaux menés auprès des femmes enceintes, l’étude sénégalaise (Diouf et al., 2017) s’est appuyée sur 1,5 g par jour, un dosage modéré mais suffisant pour observer une évolution des niveaux d’hémoglobine.

Chez les sportifs, les protocoles varient mais reposent souvent sur 6 g par jour, comme dans les travaux de Yun, W. B., Mahmud, D., et al. (2021), qui s’intéressaient à la récupération musculaire.

Pour quelqu’un qui découvre la spiruline, il est souvent préférable de débuter avec 1 à 2 g par jour, afin de laisser le temps au système digestif de s’habituer à sa richesse en pigments et en minéraux. Ensuite, si tout se passe bien, on peut augmenter progressivement pour atteindre la dose recherchée, que ce soit pour un apport régulier ou une période plus ciblée. La spiruline étant un aliment, et non un stimulant, son intérêt se construit davantage dans la régularité que dans l’augmentation de la dose.

Précautions et contre-indications

Par sa nature même, la spiruline fait partie de ces compléments “sûrs par construction”, notamment parce que les souches de Limnospira cultivées pour la consommation humaine ne produisent pas de microcystines . Cela ne signifie pas qu’elle est adaptée à tout le monde, ni que l’on peut l’utiliser sans discernement.

Comme tout aliment très concentré, elle appelle à une consommation réfléchie.

Effets secondaires potentiels

Dans les études cliniques et les observations issues de la nutrition, la spiruline est généralement bien tolérée. Les effets secondaires décrits sont souvent bénins et transitoires, directement liés à sa richesse en pigments et en nutriments. Certains utilisateurs remarquent des modifications des selles, simplement dues à la chlorophylle.

D’autres peuvent ressentir un inconfort digestif léger, particulièrement au démarrage, ce qui renforce l’intérêt d’une montée progressive.

Les réactions allergiques existent mais restent rares. Elles sont davantage observées chez des personnes déjà sensibles à certains micro-organismes ou ayant un terrain allergique particulier. La spiruline contient aussi naturellement un peu de phénylalanine, ce qui signifie que les personnes atteintes de phénylcétonurie doivent l’éviter. Quant à la vitamine K, elle est présente en petites quantités : un détail sans conséquence pour la plupart des consommateurs, mais qui mérite d’être signalé pour ceux qui suivent un traitement anticoagulant, par précaution.

Enfin, certaines spirulines peuvent contenir des traces d’iode, selon leur environnement de culture. Là encore, cela ne pose pas de problème dans la majorité des situations, mais une personne présentant une pathologie thyroïdienne doit en être consciente.

Consultez un professionnel de santé

La spiruline est un aliment robuste, soutenu par des décennies de recherches et par un historique de consommation très long. Pourtant, certains profils doivent absolument se tourner vers un professionnel de santé avant d’envisager une supplémentation : femmes enceintes, personnes atteintes d’une pathologie chronique, personnes sous traitement, ou simplement toute personne cherchant à l’utiliser dans un objectif spécifique.

Pour les individus présentant un diabète, une hypertension ou une maladie cardiovasculaire, la spiruline n’est jamais un substitut aux traitements, mais peut trouver une place dans un projet nutritionnel global, à condition que ce soit validé par un professionnel qui connaît les antécédents et les indicateurs de suivi.

Sources
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