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Vitamine C bienfaits : rôles, alimentations et carences

Vitamine C bienfaits : rôles, alimentations et carences
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Il y a des vitamines qu’on oublie vite, et puis il y a la vitamine C : celle qu’on associe spontanément à l’orange pressée du matin, au tonus et à la bonne mine. Et pour cause : elle contribue à un grand nombre de fonctions vitales : de la formation du collagène au métabolisme énergétique, en passant par la protection des cellules contre le stress oxydatif et la réduction de la fatigue. Sans elle, pas de tissus solides, pas de bonne récupération, pas de véritable équilibre. Notre organisme en a besoin chaque jour, car il ne sait pas la fabriquer.

Qu’est-ce que la vitamine C ?

La vitamine C, ou acide ascorbique, est une vitamine hydrosoluble, c’est-à-dire qu’elle se dissout dans l’eau et s’élimine naturellement par les urines. Contrairement à la plupart des animaux, l’être humain a perdu l’enzyme qui permet de la produire lui-même. Résultat : il faut l’apporter par l’alimentation, chaque jour. On pourrait dire que c’est une vitamine à durée courte : elle fait beaucoup de choses, mais elle ne reste jamais longtemps.

C’est cette contrainte qui explique pourquoi un simple manque peut vite se faire sentir : fatigue, baisse d’énergie, peau plus terne, récupération plus lente… Ce ne sont pas des symptômes spectaculaires, mais ils rappellent à quel point la vitamine C est partout dans le fonctionnement du corps.

Les propriétés de l’acide ascorbique

Sous sa forme pure, l’acide ascorbique agit comme un antioxydant. Il neutralise certaines molécules instables produites par le stress, la pollution, l’effort ou le tabac : les radicaux libres. Sans ce mécanisme, ces composés abîment les membranes cellulaires et accélèrent le vieillissement. On dit souvent que la vitamine C “protège”, mais le mot exact est : elle contribue à la protection des cellules contre le stress oxydatif.

Elle agit aussi en synergie avec d’autres nutriments : elle régénère la vitamine E (autre antioxydant important) et accroît l’absorption du fer issu des végétaux. C’est pourquoi on conseille souvent d’associer des aliments riches en fer à une source de vitamine C, par exemple, des lentilles avec du jus de citron ou du poivron. Dans le corps, cette molécule joue en quelque sorte le rôle d’un agent de liaison : elle aide d’autres acteurs à mieux travailler.

Son rôle dans le métabolisme

La vitamine C n’est pas qu’un “bouclier” : c’est aussi un cofacteur enzymatique, c’est-à-dire une clé chimique sans laquelle certaines réactions ne se produisent pas. Parmi elles : la formation du collagène, cette protéine qui structure la peau, les vaisseaux, les os, les gencives et les cartilages.

Mais son influence s’étend plus loin : elle contribue à un métabolisme énergétique normal, soutient le système nerveux, et réduit la fatigue. En d’autres termes, elle aide l’organisme à mieux transformer l’énergie, à mieux résister au stress, et à garder un bon rythme de récupération.

Comment elle circule dans l’organisme

Une fois ingérée, la vitamine C est absorbée dans l’intestin par des transporteurs spécifiques (SVCT1 et SVCT2) qui la dirigent vers les tissus qui en ont le plus besoin : le cerveau, les glandes surrénales, et surtout les leucocytes, ces cellules du système immunitaire qui la concentrent en grandes quantités.

Son absorption n’est pas illimitée : au-delà de 200 mg par prise, l’intestin atteint une saturation progressive. C’est pourquoi les prises fractionnées au cours de la journée sont plus efficaces que les “mégadoses” uniques. Des études récentes suggèrent que certaines formes galéniques, comme la vitamine C liposomale, permettraient une diffusion plus stable dans le sang (Purpura et al., 2024 ; Żmuda et al., 2024).

Bienfaits spécifiques de la vitamine C

Bienfaits pour la peau

On l’oublie parfois, mais la vitamine C agit jusque dans le miroir du matin. Si la peau paraît plus lisse, plus souple ou plus lumineuse quand elle ne manque de rien, c’est en partie grâce à elle. La vitamine C contribue à la formation normale de collagène, cette protéine fibreuse qui soutient la peau comme une armature invisible. Quand le collagène est bien formé, la peau garde sa densité et sa fermeté. À l’inverse, une carence prolongée se traduit souvent par une peau plus fine, des gencives fragiles et une cicatrisation plus lente, signes typiques du scorbut observés dans les carences sévères.

Mais au-delà de cette fonction structurelle reconnue, la vitamine C intrigue les chercheurs pour ses effets visibles sur l’éclat et le teint, notamment lorsqu’elle est appliquée sur la peau.

Éclat et teint uniforme

Dans la peau, la vitamine C joue sur deux tableaux : elle agit contre le stress oxydatif, et modère la production de mélanine, le pigment responsable des taches et de l’irrégularité du teint.

Des études in vitro suggèrent que la vitamine C pourrait inhiber l'enzyme tyrosinase impliquée dans la pigmentation, mais les données cliniques restent limitées et les effets varient considérablement selon les individus et les formulations utilisées (Wang et al., Frontiers in Physiology, 2018

Sur un plan plus visuel, les dermatologues observent souvent que les soins riches en vitamine C redonnent à la peau un aspect plus lumineux, comme si la fatigue cutanée s’atténuait. C’est une impression que confirment plusieurs études cliniques : l’application topique de vitamine C s’accompagnerait d’une amélioration mesurable de la texture cutanée et d’une réduction des rides fines, notamment sur les zones exposées au soleil (Pullar JM,).

Utilisation en sérums et crèmes

La vitamine C topique est devenue un incontournable des soins dermatologiques. Les sérums concentrés à 10–15 % d’acide ascorbique ou de ses dérivés stabilisés (ascorbyl palmitate, magnesium ascorbyl phosphate) permettraient d’atteindre localement des concentrations impossibles à obtenir par voie orale.

Mais tout dépend de la formulation : l’acide ascorbique est fragile, instable à la lumière et à l’air. Les laboratoires redoublent d’ingéniosité pour le protéger : encapsulation liposomale, pH contrôlé, dérivés plus stables… autant de procédés destinés à préserver son efficacité réelle dans le temps.

Avantages des soins à base de vitamine C

Utilisée régulièrement, la vitamine C topique favoriserait la production de collagène, améliorerait l’élasticité et protégerait la peau du photovieillissement, selon plusieurs essais cliniques (Sanusi SI, Dkhil AA, Al-Quraishy S, et al. ).

L’intérêt, en revanche, est bien réel : la vitamine C appliquée localement renforcerait la peau face aux agressions quotidiennes, pollution, rayons UV, stress oxydatif, en soutenant ses mécanismes naturels de défense.

En somme, elle agit comme une barrière active : invisible, mais précieuse.

Autres bienfaits pour l’organisme

Effets antioxydants

Dans l’ensemble de l’organisme, la vitamine C agit comme un antioxydant majeur. Elle contribue à la protection des cellules contre le stress oxydatif.

Concrètement, elle aide à neutraliser les radicaux libres générés par la respiration cellulaire, le tabac, la pollution ou l’effort intense.

Elle régénère la vitamine E sous sa forme active et s’associe à elle pour former une véritable chaîne de défense.

Dans certaines études menées chez des sportifs ou des personnes exposées à un stress oxydatif élevé, une supplémentation en vitamine C (autour de 1000 mg/jour) aurait permis de réduire les marqueurs de dommages oxydatifs dans le sang et de renforcer l’activité de certaines enzymes antioxydantes (Yimcharoen et al., 2019).

Autrement dit, la vitamine C n’agit pas comme un “bouclier absolu”, mais comme un soutien métabolique : elle aide l’organisme à conserver son équilibre face aux agressions de l’environnement.

Soutien à la santé osseuse et articulaire

Si l’on connaît surtout la vitamine C pour son rôle dans la peau, elle agit aussi dans les tissus de soutien : os, cartilages, tendons. Là encore, selon des résultats d’études : la vitamine C participerait à la différenciation des ostéoblastes, les cellules qui fabriquent la trame osseuse, et pourrait inhiber partiellement la dégradation du cartilage (Xing et al., Front Genet, 2020 ; Hernández-Muñoz et al., 2020).

Ce lien entre vitamine C et densité osseuse se retrouve dans plusieurs enquêtes épidémiologiques : les personnes ayant les apports les plus élevés présentent une meilleure densité minérale osseuse et un risque de fracture légèrement plus faible (Lim et al., 2021 ; He et al., 2024). Ces données ne permettent pas de conclure à un effet thérapeutique, mais elles confirment une tendance : la vitamine C fait partie des cofacteurs essentiels au maintien du tissu conjonctif.

Compléments et alimentation

Sources alimentaires de vitamine C

Contrairement à ce qu’on croit souvent, la vitamine C ne se cache pas seulement dans les oranges. On la trouve dans presque tous les végétaux frais, mais sa concentration dépend énormément de l’espèce, de la saison, du stockage et même du mode de cuisson.

Les fruits et légumes crus restent la meilleure source, car l’acide ascorbique est sensible à la chaleur et à l’oxygène : il s’oxyde facilement. Une cuisson à l’eau peut faire perdre jusqu’à 80 % de la teneur initiale, tandis qu’une cuisson rapide à la vapeur ou un simple sauté préserve mieux la vitamine.

C’est pour cela qu’on recommande de varier les apports quotidiens plutôt que de chercher “un seul aliment miracle”. Une alimentation équilibrée, riche en produits végétaux frais, permet en général d’atteindre les besoins journaliers, estimés autour de 110 mg par jour pour un adulte (et davantage pour les fumeurs).

Quand ces apports ne suffisent pas, par exemple en hiver, en période de stress intense, ou chez les personnes âgées, les compléments alimentaires comme une vitamine c en poudre peuvent être envisagés. Ils n’ont rien d’obligatoire, mais ils facilitent le maintien d’un statut stable. Les doses modérées (de 200 à 500 mg par jour) sont largement suffisantes : au-delà, l’absorption intestinale se sature et l’excédent est simplement éliminé.

Exemples de fruits et légumes riches en vitamine C

Les champions sont parfois inattendus. En tête, on trouve les poivrons rouges et jaunes, les kiwis, le brocoli, le persil frais et le chou kale. Certains fruits tropicaux comme la goiave, l’acérola ou le camu-camu en contiennent des quantités remarquablement élevées, bien supérieures à celles des agrumes.

Mais inutile de courir après les records : une simple portion de fruits et légumes à chaque repas suffit pour entretenir des niveaux optimaux.

Pour donner une idée :

  • 1 kiwi moyen ≈ 90 mg de vitamine C
  • 1/2 poivron rouge cru ≈ 75 mg
  • 1 orange ≈ 60 mg
  • 1 portion de brocoli vapeur ≈ 50 mg

Un petit détail à retenir : le jus d’orange fraîchement pressé garde mieux sa vitamine que celui en bouteille, car l’exposition prolongée à l’air détruit progressivement l’acide ascorbique.

Conséquences d’une carence en vitamine C

Symptômes d’une carence

On associe souvent la carence en vitamine C au scorbut, cette maladie historique des marins privés de fruits et légumes. Mais avant d’en arriver là, les signes sont plus discrets : une fatigue persistante, une irritabilité inhabituelle, une peau sèche, une mauvaise cicatrisation ou des gencives qui saignent facilement.

Ces symptômes sont le reflet direct du rôle de la vitamine C dans la formation du collagène et la protection des cellules contre le stress oxydatif. Quand l’apport est insuffisant, le corps “économise”, et ce sont d’abord les tissus de soutien, peau, vaisseaux, cartilages qui en pâtissent.

Signes visibles sur la peau

La peau est souvent le premier signal d’alerte. Une fragilité capillaire apparaît, avec de petites taches rouges autour des follicules (pétéchies), parfois accompagnées de poils torsadés et de plaques de kératose sur les bras ou les jambes.

Ces manifestations sont typiques d’une synthèse défectueuse de collagène, conséquence directe du manque de cofacteurs enzymatiques dépendants de la vitamine C. Les gencives deviennent spongieuses, les plaies se referment plus lentement, et les bleus apparaissent plus facilement.

Effets sur le système immunitaire

Une carence prolongée affaiblit la réponse immunitaire. Les leucocytes, qui concentrent naturellement la vitamine C, voient leur fonctionnement perturbé : migration ralentie, phagocytose moins efficace, production de cytokines diminuée.

Résultat : une plus grande vulnérabilité aux infections respiratoires et une récupération plus lente après une maladie ou une blessure. Ce phénomène est bien documenté (Carr & Maggini, 2017 ; Hemilä, 2023) et justifie les besoins accrus observés chez les personnes exposées à un stress oxydatif important, fumeurs, sportifs d’endurance, personnes âgées.

Groupes à risque de carence

L’alimentation et les modes de vie

Certains comportements accentuent les pertes ou limitent les apports :

  • Le tabac, qui augmente le stress oxydatif, épuise plus vite les réserves — les fumeurs ont besoin d’environ +35 mg/jour supplémentaires.
  • Une alimentation industrielle ou pauvre en végétaux frais, typique des régimes déséquilibrés, réduit considérablement l’apport global.
  • L’obésité et certaines maladies métaboliques sont également associées à un statut plus bas en vitamine C, en raison d’une distribution tissulaire différente (Bird et al., 2024).

Dans ces situations, même un apport “normal” peut ne pas suffire. Les études récentes suggèrent que près d’un adulte sur trois n’atteint pas des concentrations plasmatiques optimales, notamment dans les pays occidentaux.

FAQ

Sources
  • Pullar JM, Carr AC, Vissers MCM. The Roles of Vitamin C in Skin Health. Nutrients. 2017;9(8):866. doi:10.3390/nu9080866
  • Carr AC, Maggini S. Vitamin C and Immune Function. Nutrients. 2017;9(11):1211. doi:10.3390/nu9111211
  • Wang K, Jiang H, Li W, et al. Role of Vitamin C in Skin Diseases. Front Physiol. 2018;9:819. doi:10.3389/fphys.2018.00819
  • Xing L, Xu M, Fu X, et al. Role of Vitamin C in Osteoporosis Development and Treatment. Front Genet. 2020;11:1003. doi:10.3389/fgene.2020.01003
  • DePhillipo NN, Kennedy MI, Aman ZS, et al. Efficacy of Vitamin C Supplementation on Collagen Synthesis and Oxidative Stress After Musculoskeletal Injuries. Orthop J Sports Med. 2018;6(10). doi:10.1177/2325967118804544
  • Crisan D, Roman I, Crisan M, et al. The role of vitamin C in pushing back the boundaries of skin aging. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2015;8:463-470. doi:10.2147/CCID.S84903
  • Yimcharoen M, Kittikunnathum S, Suknikorn C, et al. Effects of ascorbic acid supplementation on oxidative stress markers in healthy women following a single bout of exercise. J Int Soc Sports Nutr. 2019;16(1):2.
  • Purpura M, Jäger R, Godavarthi A, et al. (2024). "Liposomal Delivery Enhances Absorption of Vitamin C into Plasma and Leukocytes: A Double-Blind, Placebo-Controlled, Randomized Trial."
  • Żmuda P, Khaidakov B, Krasowska M, et al. (2024). "Bioavailability of Liposomal Vitamin C in Powder Form: A Randomized, Double-Blind, Cross-Over Trial."
  • Correia G, Magina S. (2023). "Efficacy of Topical Vitamin C in Melasma and Photoaging: A Systematic Review."
  • Sanusi SI, Dkhil AA, Al-Quraishy S, et al. (2022). "Topical Vitamin C and the Skin: Current Perspectives and Future Directions."
  • Lim M, Son YJ, Park SY, et al. (2021). "Higher Intake of Dietary Vitamin C Is Associated With Higher Bone Mineral Density Among Postmenopausal Korean Women."
  • He L, Zhao Z, Li X, et al. (2024). "The Association of Combined Vitamin C and D Deficiency With Osteoporosis Risk and Bone Mineral Density: A Cross-Sectional Study From NHANES 2007-2010."
  • Hernández-Muñoz E, et al. (2020). "Role of Vitamin C in Osteoporosis Development and Treatment: A Focus on the Stimulatory Effect on Bone Formation.
  • Hemilä H, Chalker E. (2023). "Vitamin C Reduces the Severity of Common Colds: A Meta-Analysis of Trial Individual Participant Data."
  • Bird JK, Feskens EJM, Melse-Boonstra A. (2024). "A Systematized Review of the Relationship Between Obesity and Vitamin C Requirements."

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