Utiliser des probiotiques pour la digestion, vous connaissez sans doute déjà. Mais que ces mêmes bactéries puissent avoir une potentielle influence sur la mémoire est une hypothèse nouvelle, appuyée par une synthèse d’études scientifiques publiée le 5 mai 2025 dans l’European Journal of Pharmacology. Les résultats, encore timides, suggèrent que les probiotiques pourraient légèrement améliorer les fonctions cognitives, notamment chez les adultes souffrant de troubles de la mémoire liés à l’âge ou au vieillissement cérébral.
- Les probiotiques, nouvelle piste pour ralentir le déclin cognitif ?
- Ce qu’on ignore encore
- Que retenir en pratique si l’on envisage les probiotiques pour préserver sa mémoire ?
Les probiotiques, nouvelle piste pour ralentir le déclin cognitif ?
L’étude en question a analysé les résultats de 13 méta-analyses regroupant au total 7 052 personnes, principalement âgées, souffrant de troubles cognitifs modérés à sévères comme ceux que l’on observe dans les cas de maladie d’Alzheimer ou de démences. Les participants ont reçu soit un complément alimentaire à base de probiotiques, soit un placebo (une substance inactive). Les durées de prise allaient de 2 semaines jusqu'à 24 semaines.
Alors, les résultats ? Selon les chercheurs, les personnes ayant consommé des probiotiques présenteraient une potentielle amélioration légère mais significative de leurs capacités cognitives générales. Rien de miraculeux, mais possiblement appréciable au quotidien.
Autre point important : les probiotiques pourraient aussi agir indirectement sur la santé du cerveau en influençant certains paramètres métaboliques, comme le niveau de malondialdéhyde (MDA), un marqueur du stress oxydatif, ou encore la CRP ultrasensible, liée à l’inflammation.
Selon l’étude, les probiotiques pourraient contribuer à diminuer ces marqueurs inflammatoires et oxydatifs (effet moyen sur MDA et CRP), ainsi que légèrement diminuer la résistance à l'insuline, un autre paramétrage souvent perturbé chez les personnes âgées souffrant de déclin cognitif.
Attention cependant : ces résultats, bien que positifs, sont jugés par les chercheurs eux-mêmes comme reposant sur un niveau de certitude bas. Autrement dit, la qualité méthodologique de nombreuses études analysées reste limitée, et les preuves obtenues jusqu’ici ne permettent pas encore de tirer des conclusions solides.
Notre complexe synergique de 10 souches probiotiques naturelles brevetées et de prébiotiques favorisant leur durée de vie, croissance et action. Chaque portion contient 40 Milliards d'UFC.
Ce qu’on ignore encore
Parmi les nombreuses inconnues, il y a d’abord la question du choix des souches bactériennes. Aujourd’hui, on ne sait pas précisément quelles bactéries probiotiques seraient les plus efficaces pour le cerveau (si elles le sont réellement) : Lactobacillus ? Bifidobacterium ? Des combinaisons particulières ? De même, les doses idéales restent très imprécises, variant fortement selon les études analysées (entre 100 millions et 10 milliards d’unités formant colonies – CFU).
Quant à l’effet dans le temps, c’est également une inconnue : les bénéfices éventuels se maintiennent-ils après l’arrêt de la prise ? Actuellement, aucune donnée ne permet de répondre clairement à cette question essentielle.
Dernière précision, et pas des moindres : l’étude n’a pas réussi à démontrer de bénéfice significatif sur les triglycérides ou les VLDL, qui sont pourtant souvent surveillés chez les personnes âgées pour limiter les risques cardiovasculaires associés au vieillissement cérébral.
Que retenir en pratique si l’on envisage les probiotiques pour préserver sa mémoire ?
Si les résultats préliminaires de cette synthèse sont encourageants, ils doivent toutefois être interprétés avec prudence. En l’état actuel des connaissances, les probiotiques pourraient être une piste intéressante, mais leur usage dans le cadre d’une démarche de préservation cognitive ne repose pas encore sur des bases scientifiques suffisamment solides.
Il est également important de souligner que les probiotiques ne remplacent évidemment pas les traitements médicaux existants ni les mesures préventives classiques, telles qu’une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil de qualité.
Source :