Compléments

Effets secondaires du zinc : Ce qu'il faut savoir

Effets secondaires du zinc : Ce qu'il faut savoir
Résumer ce contenu avec :

Le zinc intrigue parce qu’il est à la fois discret et indispensable. On n’en parle pas autant que du fer ou du calcium, pourtant il se cache dans des centaines de réactions vitales. Sans zinc, l’immunité se fragilise, la peau cicatrise moins bien, les cheveux tombent plus facilement. Mais trop de zinc n’est pas mieux : l’excès peut dérégler l’équilibre du corps.

Qu’est-ce que le zinc ?

Le zinc est un oligo-élément, c’est-à-dire un minéral dont nous n’avons besoin qu’en petite quantité. Un adulte en contient environ 2 grammes au total, répartis dans les muscles (60 %), les os (30 %) et la peau (5 %). Ce n’est pas beaucoup, mais ces réserves suffisent à enclencher plus de 300 réactions enzymatiques. On peut le comparer à une clé passe-partout : sans lui, de nombreuses portes métaboliques restent fermées.

Effets secondaires possibles du zinc

On imagine souvent que les minéraux sont inoffensifs, mais le zinc montre bien que ce n’est pas toujours le cas. En trop grande quantité, il peut perturber le corps au lieu de l’aider.

Effets indésirables courants

Symptômes digestifs

Le premier signal d’un excès de zinc est généralement digestif. Des nausées, des crampes abdominales, parfois des vomissements surviennent après une prise trop importante. Certains décrivent aussi un goût métallique persistant. Ces effets apparaissent le plus souvent lors de doses très élevées prises sous forme de compléments, rarement via l’alimentation.

Réactions cutanées

Chez quelques personnes, une supplémentation mal tolérée entraîne des rougeurs ou de petites éruptions cutanées. Ces réactions restent peu fréquentes mais rappellent que, même pour un minéral essentiel, la tolérance n’est pas universelle.

Effets sur l’absorption d’autres éléments

Diminution de l’absorption du cuivre

Un apport chronique trop élevé de zinc peut limiter l’absorption du cuivre au niveau intestinal. Ce déséquilibre peut conduire à une carence en cuivre, responsable à terme d’une anémie ou de troubles neurologiques. Des travaux ont montré que des doses d’environ 50 mg par jour pendant plusieurs semaines suffisent à provoquer cet effet.

Interaction avec certains médicaments

Le zinc n’agit pas seul : il peut se lier à certains médicaments et en réduire l’efficacité. C’est le cas des antibiotiques de la famille des tétracyclines et des fluoroquinolones, ou encore de la pénicillamine utilisée dans certaines maladies chroniques. Les professionnels recommandent donc d’espacer la prise de zinc de quelques heures avec ces traitements. Les diurétiques thiazidiques peuvent, à l’inverse, augmenter les pertes urinaires en zinc et accentuer le risque de déficit.

Surdosage en zinc

Signes et symptômes du surdosage

Un apport trop élevé de zinc ne passe pas inaperçu. Outre les troubles digestifs déjà évoqués, on observe des maux de tête, une fatigue inhabituelle et parfois une fièvre transitoire. Dans les cas d’exposition industrielle, par inhalation de fumées de zinc, les symptômes incluent des sueurs, une respiration rapide et des douleurs musculaires.

Risques associés à un excès de zinc

Au-delà des manifestations immédiates, l’excès chronique représente le vrai danger. Des apports trop élevés diminuent le “bon” cholestérol (HDL), fragilisent l’immunité et favorisent les déséquilibres en cuivre. Les autorités de santé fixent un apport maximal tolérable à 25 mg par jour en Europe (EFSA). Dépasser régulièrement cette limite sans suivi médical expose à des complications évitables.

Rôle du zinc dans l’organisme

Fonctionnement du système immunitaire

Le zinc contribue au fonctionnement normal du système immunitaire. Concrètement, il agit comme un gardien de nos défenses : il intervient dans la maturation et l’activation de cellules clés comme les lymphocytes et les macrophages. Des chercheurs parlent de lui comme d’un “gatekeeper” de l’immunité (Prasad, 2013). En cas de manque, le corps devient plus vulnérable aux infections, mais l’inverse est vrai aussi : un excès chronique peut perturber l’équilibre immunitaire.

Importance pour la peau et la cicatrisation

Le zinc contribue au maintien d’une peau, de cheveux et d’ongles normaux. Il joue également un rôle reconnu dans la cicatrisation : il participe à la synthèse de l’ADN et à la division cellulaire, indispensables à la réparation des tissus. Des études ont observé que des patients ayant une carence cicatrisaient moins bien (Lowe et al., 1997). On pourrait dire que le zinc agit comme un maçon silencieux : il n’apparaît pas sur la façade, mais sans lui, les briques ne tiennent pas ensemble.

Sources alimentaires de zinc

Aliments riches en zinc

L’organisme ne fabriquant pas de zinc, il doit être apporté par l’alimentation. On le retrouve surtout dans les produits animaux : la viande de bœuf, le porc, la volaille, mais aussi les fruits de mer, avec une mention spéciale pour les huîtres qui en sont particulièrement concentrées.

Côté végétal, les légumineuses (pois chiches, lentilles), les oléagineux (noix de cajou, amandes) et les graines de courge en apportent aussi. Mais ces sources végétales contiennent des phytates, des composés qui peuvent freiner l’absorption. Un végétarien ou un sportif qui transpire beaucoup devra donc veiller encore plus attentivement à ses apports.

Recommandations de dosage et d’utilisation du zinc

Parler de zinc, c’est toujours une question d’équilibre. Trop peu, et les défenses s’affaiblissent ; trop, et le corps se dérègle. Entre les deux, il y a une marge étroite à respecter, et c’est justement ce qui rend la supplémentation délicate.

Posologie recommandée selon les groupes

Chez l’adulte, les besoins varient entre 8 et 16 mg par jour, selon l’âge, le sexe et surtout l’alimentation. Une personne qui mange beaucoup de céréales complètes ou de légumineuses, riches en phytates, absorbera moins bien le zinc : il faudra donc viser plutôt le haut de la fourchette.

Pour donner un ordre d’idée, une femme a généralement besoin de 7,5 à 12,7 mg par jour, un homme de 9,4 à 16,3 mg. Chez l’enfant, les apports descendent à quelques milligrammes seulement, mais là, pas d’automédication : c’est au pédiatre de décider si un complément est nécessaire.

Et dans des périodes particulières comme la grossesse ou l’allaitement, les besoins montent légèrement. Pas question pour autant de doubler les doses : on reste sous les 25 mg par jour fixés par l’EFSA comme limite de sécurité. Un suivi médical est alors indispensable.

Quand consulter un professionnel de santé

La carence en zinc ne crie pas toujours son nom. Mais des signaux peuvent alerter : une cicatrisation qui traîne, des cheveux qui s’affinent, des ongles cassants, ou encore une perte de goût ou d’odorat. Ces symptômes ne prouvent rien à eux seuls, mais mis ensemble, ils doivent pousser à consulter.

Et si vous avez déjà commencé un complément, gardez à l’esprit qu’au-delà de quelques semaines, surtout si vous prenez plus de 15 à 25 mg par jour, il est prudent de faire un point avec un professionnel.

Mise en marche d’une supplémentation alimentaire

Le choix de la forme de zinc a son importance. Le bisglycinate de zinc est apprécié pour sa bonne assimilation et sa tolérance digestive. Le gluconate ou le citrate font aussi bien le travail. L’oxyde, lui, est moins bien absorbé : mieux vaut l’éviter si l’objectif est vraiment de corriger un déficit.

Dans tous les cas, l’idée n’est pas de charger la mule. Un complément de 10 à 15 mg par jour suffit souvent à combler une alimentation un peu pauvre en produits animaux ou à compenser les pertes chez un sportif. Pensez aussi aux situations à risque : un régime végétarien, une activité physique intense avec beaucoup de transpiration, ou encore l’âge qui avance et réduit l’efficacité de l’absorption.

Sources
  • Rink, L., & Gabriel, P. (2000). Zinc and the immune system.
  • Prasad, A. S. (2013). Discovery of human zinc deficiency: its impact on human health and disease.
  • Lowe, N. M., Hessle, L., King, J. C., et al. (1997). Measurement of serum zinc concentration as an indicator of zinc status in healthy adults.
  • Plum, L. M., Rink, L., & Haase, H. (2010). The essential toxin: impact of zinc on human health.
  • Fosmire, G. J. (1990). Zinc toxicity.
  • Wegmüller, R., Tay, F., Zeder, C., & Hurrell, R. (2014). Zinc absorption by young women from supplemental zinc citrate is comparable with that from zinc gluconate and higher than from zinc oxide.

En lire plus

Pourquoi et comment faire une cure de zinc ?
Quels sont les bienfaits du zinc sur les cheveux