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Oméga-3 et intestins : quel rôle joue-t-il ?

Oméga-3 et intestins : quel rôle joue-t-il ?

Les oméga-3, vous les connaissez sûrement de nom. Ces acides gras sont souvent cités pour leur rôle dans le maintien d’une bonne santé cardiaque, cérébrale ou visuelle. Mais leur importance ne s'arrête pas là. On s'intéresse aujourd'hui à leurs effets potentiels sur un aspect essentiel et parfois oublié de notre bien-être : nos intestins. Car oui, ce qui se joue dans votre ventre influence votre santé globale bien plus que vous ne le pensez.

Comprendre les oméga-3

Types d’oméga-3 et leur composition

Pour commencer, revenons à la base. Les oméga-3 appartiennent à la grande famille des lipides, ces graisses indispensables au fonctionnement de notre organisme. Parmi les oméga-3, on distingue principalement trois membres :

  • L’ALA (acide alpha-linolénique), d'origine végétale, est un précurseur. Autrement dit, c'est un peu comme une matière première que notre corps doit transformer pour obtenir d’autres oméga-3 plus directement utilisables, à savoir l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque) (Caparrós & Géa, 2021).

  • L’EPA et le DHA sont, quant à eux, directement présents dans les poissons gras (saumon, sardine, maquereau...) et les algues. Ces acides gras à longue chaîne sont réputés pour leurs propriétés spécifiques sur les fonctions cérébrales et cardiovasculaires, ce qui explique pourquoi ils sont très recherchés en complément alimentaire.

Il faut préciser que si notre corps peut convertir l’ALA en EPA et DHA, cette transformation est très limitée, d’où l’intérêt d’une consommation directe d’EPA et de DHA pour combler nos besoins (Marton et al., 2019).

Rôle des oméga-3 dans le corps humain

Les oméga-3 font partie des lipides qui composent naturellement les membranes cellulaires ; leur présence y est associée à une plus grande fluidité membranaire, un paramètre actuellement étudié pour mieux comprendre son influence sur divers processus biologiques

Imaginez une maison construite avec des briques de mauvaise qualité : les murs ne seront jamais très solides ni efficaces. De même, sans ces acides gras de qualité, les cellules risquent de ne pas assurer correctement leurs missions essentielles.

Parmi les oméga-3, le DHA se distingue particulièrement dans son rôle au niveau du cerveau et des yeux : c’est l’un des constituants principaux des cellules nerveuses et rétiniennes. 

Par ailleurs, l’EPA et le DHA sont bien connus pour leur implication dans la santé cardiovasculaire. Ils contribuent effectivement à une fonction cardiaque normale dès une consommation quotidienne minimale de 250 mg d’EPA et de DHA, ce qui explique pourquoi ils font partie intégrante des recommandations nutritionnelles actuelles.

En savoir plus ici sur les bienfaits généraux des Oméga 3

Les bienfaits des oméga-3 pour le microbiote intestinal

Effets directs sur la flore intestinale

Notre microbiote intestinal, vous le savez peut-être, ressemble un peu à une forêt qui vit à l'intérieur de notre ventre. Imaginez une jungle foisonnante où cohabitent des milliards de bactéries, champignons, chacun avec un rôle précis. 

Cette communauté complexe travaille chaque jour pour digérer nos aliments, produire certaines vitamines et réguler notre immunité intestinale. Or, comme dans toute forêt, l'équilibre peut facilement basculer : une mauvaise alimentation, le stress ou la prise d’antibiotiques peuvent déséquilibrer cet écosystème et provoquer une dysbiose, autrement dit un déséquilibre de cette flore intestinale.

Selon plusieurs études récentes, une supplémentation en oméga-3, en particulier l’EPA et le DHA, pourrait avoir un effet direct sur la composition de ce microbiote. 

Par exemple, une étude menée par Costantini et ses collègues en 2017 a montré qu'un apport régulier en oméga-3, issu principalement de poissons gras ou de compléments spécifiques, entraînerait une augmentation des populations bactériennes dites bénéfiques, comme certaines espèces du genre Bifidobacterium ou Roseburia

Ces bactéries sont particulièrement intéressantes car elles produisent des substances appelées acides gras à chaîne courte (AGCC), comme le butyrate, souvent étudié par les chercheurs en raison de son rôle potentiel dans l'équilibre général du microbiote intestinal.

De même, une étude britannique menée sur des femmes adultes a rapporté que celles ayant un apport quotidien important en oméga-3 présenteraient un microbiote plus diversifié, caractéristique souvent associée à une meilleure santé digestive. Parmi les changements observés, il y avait une augmentation d’une bactérie en particulier, Akkermansia muciniphila, étudié pour ses probables propriétés positives sur le contrôle du poids et l'amélioration du métabolisme du glucose (Menni et al., 2017).

Oméga-3 et équilibre du microbiome

Mais les bienfaits potentiels des oméga-3 ne se limiteraient pas seulement à favoriser certaines espèces bactériennes bénéfiques. En réalité, c’est leur probable capacité à rééquilibrer globalement le microbiome intestinal qui suscite un intérêt croissant parmi les scientifiques. Car un microbiote en équilibre est souvent étudié par les scientifiques pour son rôle potentiel dans le soutien global du système immunitaire et le maintien des défenses naturelles du corps.

Une autre étude menée par Yang et ses collègues en 2021 s’est penchée spécifiquement sur l’effet du DHA issu de microalgues sur la dysbiose causée par un traitement antibiotique, un problème fréquent aujourd'hui.

Les animaux traités au DHA ont vu une restauration significative de leur microbiote intestinal, marquée par une hausse de bactéries productrices d'acides gras à chaîne courte, telles que Ruminococcus et Blautia. En parallèle, une réduction importante des molécules pro-inflammatoires comme l’interleukine 6 (IL-6), l’interleukine 1β (IL-1β) et le facteur de nécrose tumorale α (TNF-α) a été constatée dans leur côlon. Les chercheurs concluent ainsi que le DHA pourrait aider à diminuer l’inflammation et favoriser la cicatrisation de la muqueuse intestinale.

Cependant, si ces résultats prometteurs sont avérés dans plusieurs études préliminaires, il faut rester prudent quant à l'importance réelle de ces effets chez l'humain. Les études existantes, bien que positives, nécessitent encore confirmation par des recherches plus larges avant de tirer des conclusions définitives.

Oméga-3 et inflammation des intestins

Mécanismes anti-inflammatoires des oméga-3

L’inflammation intestinale est une réaction naturelle qui apparaît lorsque notre système digestif est déséquilibré ou irrité. Lorsqu'elle dure longtemps, cette inflammation peut être associée à différents troubles digestifs qui gênent notre quotidien.

C’est dans ce contexte que les scientifiques s'intéressent aux oméga-3, notamment l’EPA et le DHA. Ces acides gras essentiels, naturellement présents dans le poisson gras par exemple, font actuellement l'objet de nombreuses recherches concernant leur rôle éventuel dans les réactions inflammatoires.

Pour faire simple, les chercheurs étudient comment les oméga-3 pourraient influencer les cellules impliquées dans l’inflammation. Ces acides gras font partie intégrante des parois des cellules et pourraient participer à la fabrication de certaines substances qui interviennent lors d'une réaction inflammatoire.

Par exemple, les scientifiques s’intéressent particulièrement à certaines molécules produites à partir des oméga-3, appelées résolvines et protectines. Selon certaines études préliminaires, ces molécules pourraient aider notre organisme à mieux gérer l'inflammation en favorisant un retour naturel à l'équilibre (Marton et al., 2019).

Si on devait faire une comparaison simple, ce serait comme si ces molécules étaient des « pompiers » naturels que les chercheurs observent pour comprendre comment ils pourraient calmer une réaction inflammatoire excessive et permettre au corps de retrouver un fonctionnement normal.

Lien entre oméga-3 et maladies inflammatoires chroniques

Ces mécanismes anti-inflammatoires rendraient les oméga-3 particulièrement intéressants dans le contexte spécifique des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), dont les plus connues sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

Plusieurs recherches se sont intéressées à la possibilité d’utiliser les oméga-3 pour soulager ces affections ou prévenir leurs récidives. 

Certaines études préliminaires chez l'animal ont effectivement montré que l'administration préventive de DHA pouvait limiter l'apparition ou la gravité des symptômes inflammatoires intestinaux. Par exemple, dans une étude menée sur des modèles animaux de colite, un apport alimentaire en oméga-3 a permis de réduire nettement la sévérité de l'inflammation intestinale et de limiter les dommages tissulaires associés (Marton et al., 2019).

Chez l'humain, les résultats sont plus mitigés, mais certaines données restent prometteuses. Ainsi, une revue scientifique conduite par Marton et ses collègues en 2019 suggère que les patients atteints de rectocolite hémorragique pourraient tirer un bénéfice modéré des oméga-3, notamment sous forme d'huile de poisson concentrée en EPA et DHA. Ces compléments pourraient favoriser la diminution de marqueurs inflammatoires spécifiques comme les cytokines pro-inflammatoires, potentiellement utiles pour soutenir la phase de rémission.

À noter, cependant, que selon une méta-analyse Cochrane menée par Lewis & Lewis en 2020, la supplémentation en oméga-3 n’a pas montré une efficacité probante pour prolonger la rémission dans la maladie de Crohn, particulièrement dans les études de grande ampleur. Les chercheurs concluent ainsi que les oméga-3, bien qu'intéressants biologiquement, ne sont pas une solution miracle pour les MICI et doivent être envisagés comme un soutien nutritionnel plutôt qu'une thérapie isolée.

Sources naturelles d’oméga-3 et recommandations d’incorporation

Aliments riches en oméga-3 : poissons et huiles

Pour bénéficier des précieux oméga-3, il existe deux grandes familles d’aliments à privilégier dans votre assiette : les poissons gras et certaines huiles végétales.

Les poissons gras sont sans doute les stars les plus connues : 

  • Saumon, 

  • maquereau, 

  • sardine, 

  • hareng, 

  • anchois :

Tous ont en commun leur richesse en EPA et DHA, ces formes d’oméga-3 directement assimilables par notre organisme. 

Par exemple, une portion de saumon (environ 100 g) apporte facilement entre 1 et 2 grammes d’EPA et de DHA combinés. 

En incluant régulièrement ces poissons dans votre alimentation hebdomadaire, vous pouvez facilement atteindre les quantités recommandées de 250 mg d’EPA et DHA par jour.

Du côté végétal, les sources principales d’ALA, précurseur végétal des oméga-3, sont à chercher dans les huiles comme l’huile de colza, de lin ou de noix, et même dans certaines margarines enrichies en oméga 3

Par exemple, une simple cuillère à soupe d’huile de lin apporte environ 7 grammes d’ALA, couvrant ainsi largement les recommandations quotidiennes en cet acide gras. 

Toutefois, comme nous l'avons mentionné précédemment, l'organisme ne convertit qu’une très petite partie de cet ALA en EPA et DHA. 

Ainsi, bien que ces huiles végétales soient intéressantes sur le plan nutritionnel, elles ne peuvent remplacer complètement les sources marines pour atteindre des niveaux adéquats d’EPA et de DHA.

Suppléments d’oméga-3 : quand et pourquoi les considérer

Si intégrer des poissons gras à votre alimentation est recommandé, ce n'est pas toujours facile ou souhaitable pour tout le monde.

Certaines personnes mangent rarement du poisson par goût ou par choix personnel, d’autres encore redoutent les polluants potentiels, comme les métaux lourds. 

Dans ces cas, les oméga 3 sous forme de compléments peuvent être une alternative intéressante, voire nécessaire.

C’est précisément là qu’interviennent les suppléments comme nos Oméga-3 EPAX®, issus d’une huile de poisson ultra-pure, concentrée à froid et protégée contre l’oxydation. L'intérêt de ce type de supplément est multiple : ils assurent une concentration élevée et fiable en EPA et DHA tout en minimisant les risques liés aux contaminants potentiels. 

Un bon supplément d’oméga-3 doit être frais, non oxydé, et idéalement certifié par des labels indépendants qui garantissent une pêche responsable et durable.

Sources : 

Caparrós, M. A., & Géa, A. (2021). Microbiota, a new playground for the omega-3 polyunsaturated fatty acids in cardiovascular diseases. Nutrients, 13(2), 390. https://doi.org/10.3390/nu13020390

Costantini, L., Molinari, R., Farinon, B., & Merendino, N. (2017). Impact of omega-3 fatty acids on the gut microbiota. International Journal of Molecular Sciences, 18(12), 2645. https://doi.org/10.3390/ijms18122645

Lewis, J. D., & Lewis, S. J. (2020). Omega-3 fatty acids for the treatment of active Crohn’s disease. Cochrane Database of Systematic Reviews, (11), CD003477. https://doi.org/10.1002/14651858.CD003477.pub5

Marton, L. T., Goulart, R. de A., Carvalho, A. C. A., & Barbalho, S. M. (2019). Omega fatty acids and inflammatory bowel diseases: an overview. International Journal of Molecular Sciences, 20(19), 4851. https://doi.org/10.3390/ijms20194851

Menni, C., Zierer, J., Pallister, T., Jackson, M. A., Long, T., Mohney, R. P., ... & Valdes, A. M. (2017). Omega-3 fatty acids correlate with gut microbiome diversity and production of N-carbamylglutamate in middle aged and elderly women. Scientific Reports, 7, 11079. https://doi.org/10.1038/s41598-017-10382-2

Yang, C., Zhao, Y., Im, S., Nakatsu, C., Jones-Hall, Y., Jiang, Q., & Wang, Y. (2021). Algal oil rich in docosahexaenoic acid alleviates intestinal inflammation induced by antibiotics associated with the modulation of the gut microbiome and metabolome. Journal of Agricultural and Food Chemistry, 69(32), 9124–9136. https://doi.org/10.1021/acs.jafc.0c07323

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