Comme toute bonne chose, la vitamine D peut poser problème quand on en abuse ! En France, l’ANSES alerte régulièrement sur les risques d’un surdosage, en particulier chez les nourrissons et les enfants, très sensibles aux excès. Alors que certains compléments alimentaires vendus en pharmacie ou sur Internet peuvent atteindre des dosages élevés (allant parfois jusqu’à 10 000 UI par jour), le risque de dépasser les limites conseillées est bien réel.
- Qu’est-ce que la vitamine D ?
- Qu’est-ce qu’un surdosage de vitamine D (hypervitaminose D) ?
- Les causes du surdosage en vitamine D
- Quels sont les symptômes d’un excès de vitamine D ?
- Quels sont les risques d'un surdosage de vitamine D ?
- Que faire en cas de surdosage de vitamine D ?
- Comment prévenir un surdosage de vitamine D ?
Qu’est-ce que la vitamine D ?
La vitamine D est devenue incontournable, et pour cause : elle joue un rôle dans l’absorption normale du calcium et du phosphore par l’organisme. Concrètement, elle aide à maintenir une bonne santé osseuse et contribue au fonctionnement normal de notre système immunitaire. Sans elle, pas question de profiter pleinement des bienfaits du calcium, ce minéral indispensable à la solidité de notre squelette et au bon fonctionnement musculaire.
La vitamine D est présente naturellement dans certains aliments comme les poissons gras (saumon, sardines), les produits laitiers enrichis ou encore l’huile de foie de morue, la vitamine D est également synthétisée par notre corps lors d’une exposition modérée au soleil. Bonne nouvelle : pas besoin de bronzer pendant des heures, quelques minutes quotidiennes suffisent généralement à combler une partie de nos besoins !
Cependant, il n’est pas toujours facile d’atteindre les apports recommandés, en particulier en hiver et en France. C’est pourquoi beaucoup se tournent vers des compléments alimentaires, disponibles sous différentes formes (gouttes, comprimés, ampoules). Bien que pratiques, ces compléments doivent être utilisés avec précaution, car un dosage excessif peut entraîner ce qu’on appelle un « surdosage en vitamine D ». En France, l’ANSES met régulièrement en garde contre ce risque, notamment chez les enfants et les nourrissons, particulièrement sensibles à une surconsommation.
Alors, oui, la vitamine D est essentielle, mais attention à ne pas tomber dans l’excès ! Pour bien comprendre comment éviter tout risque de surdosage, voyons ensemble d’où peut venir le problème et comment le reconnaître à temps.
Qu’est-ce qu’un surdosage de vitamine D (hypervitaminose D) ?
Lorsqu’on dépasse régulièrement les doses recommandées, on parle alors de surdosage vitaminique, ou plus scientifiquement d’hypervitaminose D.
En France, l’ANSES fixe généralement la limite supérieure de sécurité (LSS) autour de 100 µg par jour, soit environ 4 000 UI pour un adulte. Mais attention, vous pourriez croiser d’autres recommandations, allant de 2 000 UI à 10 000 UI par jour dans certaines études, comme celle de Rizzoli R. et al. (2021).
Pourquoi de tels écarts ? Tout simplement parce que la tolérance à la vitamine D peut varier d’une personne à l’autre et dépend également de la durée de supplémentation.
Mais concrètement, que se passe-t-il quand on dépasse ces seuils ? L’excès de vitamine D entraîne une absorption excessive de calcium par l’intestin, augmentant ainsi dangereusement le taux de calcium dans le sang : c’est ce qu’on appelle l’hypercalcémie. Bref, trop de vitamine D = trop de calcium absorbé.
Les causes du surdosage en vitamine D
L’hypervitaminose D, nom scientifique du surdosage vitamine, est principalement liée à un usage excessif ou inadapté de certains compléments alimentaires. En France, l’ANSES rappelle régulièrement que la dose limite de sécurité est d’environ 4 000 UI par jour pour un adulte, mais il suffit parfois de cumuler plusieurs produits enrichis ou des compléments à fortes doses pour dépasser rapidement ce seuil.
Le problème ? Bien souvent, l’excès de vitamine D provient d’une simple erreur d’automédication : on pense bien faire en associant gouttes, ampoules ou comprimés multivitaminés, mais attention au dosage !
En tant que parents, on peut penser parfois qu’un petit supplément de vitamine D ne peut être que bénéfique pour renforcer les os de nos enfants. Mais attention : dépasser les doses recommandées n’est pas forcément une bonne idée !
Malheureusement, ce zèle parental peut conduire à un dangereux excès de vitamine.
Autre cause fréquente : l’usage de compléments alimentaires sous forme d’ampoules de vitamine D « méga-dosées » (ampoules trimestrielles ou mensuelles) sans respecter précisément les indications. Trop souvent, on se dit « une ampoule de plus ne fera pas de mal »… sauf qu’en réalité, on frôle vite l’intoxication !
Quels sont les symptômes d’un excès de vitamine D ?
Plusieurs signes apparaissent habituellement chez la plupart des personnes concernées. Parmi les plus fréquents, on note des troubles digestifs tels que des nausées, vomissements ou une perte d’appétit soudaine. D’autres ressentiront une fatigue inhabituelle accompagnée parfois de douleurs osseuses ou musculaires persistantes. Enfin, une soif intense, associée à des envies fréquentes d’uriner (polyurie), et une sensation de déshydratation, peuvent indiquer que votre taux de calcium dans le sang a franchi la ligne rouge.
Chez l’enfant, notamment chez les nourrissons, ces signes peuvent apparaître rapidement et de façon plus marquée. Les enfants peuvent notamment souffrir de nausées, de vomissements réguliers ou même afficher un retard dans leur développement moteur.
Enfin, selon une étude scientifique menée par Bahrami en 2018 (1), un taux trop élevé de vitamine D pourrait accentuer certains problèmes menstruels, notamment en renforçant les symptômes prémenstruels.
Quels sont les risques d'un surdosage de vitamine D ?
Lorsque ce calcium s’accumule également dans les urines (hypercalciurie), il peut former des calculs rénaux ou des dépôts de calcium (néphrocalcinose), favorisant à terme l’insuffisance rénale, et endommager les reins, le cœur et les vaisseaux sanguins.
En cas d’hypercalcémie, on observe parfois des troubles du rythme (arythmies), une hypertension artérielle ou même un risque accru d’accident cardiovasculaire. Dans des cas extrêmes (et heureusement très rares), ce déséquilibre peut mener au coma, voire au décès.
À plus long terme, un excès prolongé de vitamine D peut laisser des séquelles durables. On parle notamment de perturbations de la fonction rénale ou osseuse, et de calcifications anormales dans les tissus mous (poumons, artères, cœur...).
Que faire en cas de surdosage de vitamine D ?
Tout d’abord, stoppez immédiatement toute prise de compléments alimentaires contenant cette vitamine, mais pensez aussi à réduire temporairement les aliments très riches en vitamine D ou en calcium (poissons gras, produits laitiers enrichis…) pour laisser votre corps retrouver son équilibre.
Ensuite, n’attendez pas pour consulter rapidement un professionnel de santé. Le diagnostic de l’hypervitaminose D est basé sur des symptômes cliniques et confirmé par des tests sanguins mesurant les niveaux de calciférol.
Dans les cas plus sérieux, il peut être nécessaire d’avoir recours à une hydratation intraveineuse (les fameuses perfusions !) associée à des médicaments comme les diurétiques (par exemple, le furosémide), voire à des corticostéroïdes ou bisphosphonates pour faire baisser rapidement le calcium. En cas d’hypercalcémie sévère, une surveillance hospitalière pourrait même être indispensable.
Enfin, la récupération passe par un suivi régulier de votre taux de calcium sanguin et de votre fonction rénale. Vous devrez probablement ajuster, voire arrêter définitivement, votre supplémentation en vitamine D selon les conseils du professionnel qui vous accompagne.
Comment prévenir un surdosage de vitamine D ?
Pour éviter les risques liés à un surdosage de vitamine D, rien de plus simple : respectez scrupuleusement les doses recommandées. Chez l’adulte, la règle générale est de ne jamais dépasser 2 000 à 4 000 UI par jour sans avis médical. Pour les nourrissons, soyez encore plus vigilant : respectez à la lettre la prescription médicale, généralement comprise entre 400 et 800 UI par jour.
Enfin, privilégiez toujours l’apport naturel : une exposition modérée au soleil (sans excès, bien sûr !) et une alimentation équilibrée avec des poissons gras, des œufs ou de l’huile de foie de morue sont souvent largement suffisantes.
En cas de supplémentation prolongée, une surveillance médicale régulière est fortement conseillée, en particulier chez les femmes enceintes, les seniors ou les enfants.
Source : Bahrami A, Avan A, Sadeghnia HR, Esmaeili H, Tayefi M, Ghasemi F, Nejati Salehkhani F, Arabpour-Dahoue M, Rastgar-Moghadam A, Ferns GA, Bahrami-Taghanaki H, Ghayour-Mobarhan M. High dose vitamin D supplementation can improve menstrual problems, dysmenorrhea, and premenstrual syndrome in adolescents. Gynecol Endocrinol. 2018 Aug;34(8):659-663. doi: 10.1080/09513590.2017.1423466. Epub 2018 Feb 15. PMID: 29447494.