Compléments

Magnésium et spasmophilie : Ce que vous ressentez n’est pas “dans votre tête”

Magnésium et spasmophilie : Ce que vous ressentez n’est pas “dans votre tête”
Résumer ce contenu avec :

Spasmes, palpitations, fourmillements, sensation d’étouffement… Si vous avez déjà connu ce genre d’épisode soudain, intense, difficile à expliquer, vous avez peut-être entendu parler de la spasmophilie.

Encore mal comprise, souvent confondue avec une simple crise d’angoisse, cette réaction du corps pourrait pourtant être le signal d’un déséquilibre biochimique réel. Le magnésium, minéral clé du système nerveux, est aujourd’hui au cœur de l’attention pour comprendre ce phénomène.

Et si un simple déficit pouvait contribuer à déclencher, entretenir, ou aggraver ces épisodes ? C’est ce que nous allons explorer ici, à travers les fondamentaux physiologiques, les observations cliniques, et les données disponibles.

Comprendre la spasmophilie

La spasmophilie, également appelée tétanie latente, désigne un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire, souvent déclenché par un stress intense ou une fatigue chronique. Ce terme n’est pas officiellement reconnu comme une pathologie par la médecine conventionnelle, mais il est utilisé pour décrire un ensemble de symptômes physiques et psychiques très concrets, bien souvent invalidants : crampes musculaires, palpitations, vertiges, respiration rapide, mais aussi troubles de l’humeur, nausées, ou impression de perdre le contrôle.

D’un point de vue physiologique, la spasmophilie est souvent associée à une hyperventilation. Cette respiration rapide et superficielle provoque un déséquilibre acido-basique et perturbe les échanges ioniques dans les cellules nerveuses et musculaires. Résultat : le calcium et le magnésium circulent mal, les nerfs deviennent plus sensibles, les muscles se contractent de manière involontaire.

Les principales causes évoquées sont psychologiques (anxiété, stress chronique, phobies), mais des perturbations métaboliques et nutritionnelles sont aussi évoquées, notamment en lien avec le métabolisme du calcium et du magnésium.

Qui est concerné par la spasmophilie ?

Les crises touchent majoritairement les femmes jeunes, souvent avant 30 ans. Certaines études d’observation indiquent que les troubles anxieux, les phobies ou le trouble obsessionnel compulsif seraient fréquemment associés. Ce sont aussi les personnes exposées à un stress chronique ou ayant un mode de vie intense (études, maternité, charges mentales, rythme de travail soutenu…) qui semblent le plus concernées.

Ce qui ressort des témoignages et consultations cliniques, c’est que les patients décrivent des épisodes soudains, parfois répétés plusieurs fois par jour, avec une impression d’urgence physique sans qu’un facteur organique ne soit toujours clairement identifié par les examens classiques.

Pourquoi le magnésium est-il impliqué ?

Le magnésium est un minéral essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Il intervient dans plus de 300 réactions enzymatiques, dont plusieurs sont cruciales pour la régulation nerveuse et musculaire. Il est notamment nécessaire à l’équilibre électrolytique, à la transmission de l’influx nerveux, à la relaxation musculaire et au métabolisme énergétique, autant de processus perturbés lors d’un épisode de spasmophilie.

Parmi ses fonctions validées par l’EFSA, on note qu’il contribue à réduire la fatigue, au fonctionnement normal du système nerveux, à une fonction musculaire normale, et à des fonctions psychologiques normales. C’est justement cette intersection entre le mental et le physique qui rend son rôle si central dans l’étude de la spasmophilie.

D’un point de vue biologique, un déficit en magnésium pourrait entraîner une hyperexcitabilité neuromusculaire, ce qui expliquerait certaines manifestations physiques typiques des crises (contractures, tressaillements, spasmes).

Carence en magnésium : un facteur aggravant ?

Trois Français sur quatre auraient des apports insuffisants en magnésium, selon les données du programme SU.VI.MAX. Ce chiffre grimpe à 77 % chez les femmes. Or, les besoins en magnésium peuvent être majorés par le stress, le sport, la grossesse, ou encore certains traitements médicamenteux.

En cas de déficit, le système nerveux devient plus vulnérable aux stimuli : les nerfs “s’emballent”, les muscles répondent de manière excessive. Autrement dit, l’état de fond est déjà instable, la moindre étincelle (stress, fatigue, surcharge émotionnelle) peut déclencher une crise.

Magnésium : un rôle possible dans la prévention des crises ?

Selon certaines hypothèses, une supplémentation en magnésium bisglycinate, forme hautement assimilable et bien tolérée, pourrait aider à restaurer l’équilibre neuromusculaire.

En particulier, lorsque la carence est avérée ou que les signes cliniques sont compatibles (fatigue, irritabilité, crampes, fourmillements, palpitations…). Des compléments de qualité associent le magnésium à de la vitamine B6, qui favorise son entrée dans la cellule, et à de la taurine, un acide aminé.

Encore une fois, aucune promesse de guérison ne peut être faite, mais des études cliniques contrôlées (notamment celle de Boyle et al., 2017) ont observé que la supplémentation en magnésium (300 mg/j pendant 8 semaines) pourrait contribuer à réduire les niveaux de stress perçu chez des personnes carencées, et améliorer certains marqueurs d’irritabilité et de tension musculaire.

Dans le cadre de la spasmophilie, il s’agit donc d’un levier potentiel, à intégrer dans une approche globale (repos, respiration, alimentation, thérapie cognitive…), et toujours avec l’avis d’un professionnel de santé.

Solutions naturelles pour gérer la spasmophilie

Si son existence clinique fait débat, ses manifestations sont bien réelles pour ceux qui en souffrent. L’approche naturelle repose avant tout sur la régulation des apports nutritionnels et la gestion du stress.

Rôle de l’alimentation dans la prévention

Aliments riches en magnésium

Le magnésium alimentaire joue un rôle central dans l’équilibre neuromusculaire. On le retrouve en quantité intéressante dans les oléagineux (amandes, noix du Brésil), les graines (tournesol, courge), les légumineuses (lentilles, pois chiches), les céréales complètes, les algues et certaines eaux minérales riches en magnésium. Un apport quotidien suffisant, réparti tout au long de la journée, peut aider à stabiliser l’excitabilité nerveuse.

Importance des sels minéraux

Le calcium, le potassium et le sodium interagissent avec le magnésium pour maintenir l’équilibre électrolytique et le bon fonctionnement musculaire. Une carence ou un excès d’un de ces minéraux peut perturber la balance et favoriser les symptômes spasmophiles. D’où l’intérêt de maintenir une alimentation variée, non restrictive et riche en végétaux entiers.

Compléments alimentaires recommandés

Types de compléments de magnésium

Le bisglycinate de magnésium, forme chélatée associée à la glycine, est souvent recommandé en raison de sa meilleure tolérance digestive et de sa biodisponibilité. Les formes inorganiques (oxyde, carbonate) sont moins bien absorbées et peuvent induire des effets secondaires intestinaux.

Avantages des formules buvables

Les solutions buvables présentent un avantage pratique pour les personnes ayant des difficultés à avaler des comprimés, ou souffrant de troubles digestifs. Certaines formules à base de magnésium marin ou de bisglycinate liquide sont particulièrement appréciées pour leur absorption rapide et leur tolérance améliorée. Toutefois, le choix doit se faire en fonction de la tolérance individuelle et des besoins spécifiques, avec accompagnement professionnel en cas de symptômes persistants.

Techniques de gestion du stress et de l’anxiété

Méditation et relaxation

Le stress chronique étant un facteur aggravant de la spasmophilie, les pratiques de relaxation ont toute leur place. Des exercices simples de cohérence cardiaque, de respiration profonde, ou de méditation de pleine conscience peuvent réduire l’hyperexcitabilité du système nerveux et aider à retrouver un calme intérieur. Ces approches ont l’avantage d’être accessibles, sans effets secondaires, et peuvent être intégrées à la routine quotidienne.

Exercice physique et bien-être

L’activité physique modérée est bénéfique à plus d’un titre : elle favorise la sécrétion d’endorphines, contribue à la régulation du système nerveux autonome, et aide à mobiliser les minéraux au niveau cellulaire. Des disciplines comme le yoga, le tai-chi ou la marche en nature sont souvent recommandées en cas de terrain spasmophile. Il ne s’agit pas de performances, mais de mouvement régulier et bienveillant.

Importance d’un suivi médical

Quand consulter un médecin

Il est recommandé de consulter en cas de crampes fréquentes, vertiges répétés, troubles de l’humeur, ou sensations de tétanie inexpliquées. Une évaluation médicale permet d’écarter d’autres pathologies et d’adapter la prise en charge. Le médecin pourra également vérifier si certains médicaments en cours de traitement peuvent interagir avec l’absorption du magnésium.

Évaluation des troubles associés

Le professionnel de santé peut orienter vers des examens complémentaires (bilan sanguin, recherche de déficits en autres minéraux, bilan neuropsychologique). Une approche globale est souvent nécessaire, intégrant l’historique médical, les habitudes de vie, et l’état psychologique du patient.

Traitements médicaux disponibles

Médication et thérapie

Dans certains cas, le médecin pourra prescrire des compléments sur ordonnance ou proposer un traitement anxiolytique léger, notamment si les symptômes anxieux deviennent invalidants. Une thérapie cognitive ou un accompagnement psychologique peut également aider à réguler les réponses au stress et à reconstruire une hygiène de vie stabilisante.

Approches intégratives

Certaines approches combinent nutrition, complémentation ciblée, psychothérapie et activités corps-esprit. Cette prise en charge intégrative vise à traiter à la fois les causes et les conséquences de la spasmophilie, en travaillant sur le terrain de fond. Elle peut être menée par des équipes pluridisciplinaires (médecins, psychologues, naturopathes).

Éducation et sensibilisation

Information sur la spasmophilie

La spasmophilie n’est pas une maladie officiellement reconnue par toutes les autorités de santé, mais elle désigne un syndrome fonctionnel bien réel pour ceux qui en souffrent. Informer correctement le patient permet de sortir du flou, de poser des repères, et d’éviter des interprétations anxiogènes.

Ressources pour les patients et familles

Des associations de patients, des groupes de soutien, ou des plateformes d’information (sites validés médicalement) peuvent aider à mieux comprendre la spasmophilie et à échanger avec d’autres personnes concernées. La reconnaissance du vécu, le partage d’expériences et l’éducation thérapeutique sont des piliers de la reconstruction du bien-être.

Sources
  • Boyle, N. B., Lawton, C., & Dye, L. (2017). The Effects of Magnesium Supplementation on Subjective Anxiety and Stress—A Systematic Review.
  • Hercberg, S., Preziosi, P., & Galan, P. (1999). Apports nutritionnels en magnésium chez les adultes français : résultats de l'étude SU.VI.MAX.

En lire plus

Magnésium et stress : Un minéral trop souvent négligé
Notre TOP 10 des aliments les plus riches en magnésium