Derrière les nuits agitées ou les réveils fatigués, il y a souvent une histoire plus complexe qu’un simple « je n’ai pas assez dormi ». Notre sommeil est influencé par une multitude de facteurs : rythme de vie, stress, alimentation… et peut-être aussi la qualité des nutriments que nous consommons. Parmi eux, les oméga-3 intéressent de plus en plus les chercheurs. Ces acides gras essentiels, bien connus pour leur rôle dans la santé cardiovasculaire, seraient également impliqués dans certaines fonctions liées au sommeil, en particulier via le DHA et l’EPA. Si leur influence reste un champ d’étude ouvert, leur place dans notre alimentation est déjà reconnue comme importante pour d’autres aspects validés de la santé.
- Qu'est-ce que les oméga-3 ?
- Les mécanismes des oméga-3 sur la qualité du sommeil
- Sources alimentaires d’oméga-3 et recommandations
Qu'est-ce que les oméga-3 ?
Les oméga-3 sont une famille d’acides gras polyinsaturés que notre corps ne sait pas fabriquer seul. Ils doivent donc être apportés par l’alimentation ou, dans certains cas, par des compléments. Leur structure chimique, caractérisée par une première double liaison en troisième position à partir de l’extrémité méthyle, leur confère des propriétés uniques dans l’organisme, notamment en termes de flexibilité et de fluidité des membranes cellulaires.
Les différents types d’oméga-3
On distingue plusieurs formes d’oméga-3, mais trois retiennent l’attention :
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ALA (acide alpha-linolénique) : présent surtout dans les huiles végétales comme le lin, le colza ou la noix.
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EPA (acide eïcosapentaénoïque) : surtout issu des poissons gras et huiles de poisson.
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DHA (acide docosahexaénoïque) : abondant dans les poissons gras, les fruits de mer et certaines microalgues.
L’ALA peut se convertir en EPA puis en DHA dans notre organisme, mais cette conversion est très limitée chez l’être humain, ce qui explique pourquoi les sources marines restent les plus efficaces pour atteindre des apports suffisants en EPA et DHA.
DHA et EPA
Parmi tous les oméga-3, le DHA est particulièrement présent dans le cerveau et la rétine, où il contribue au maintien de certaines fonctions normales reconnues par l’EFSA, comme la fonction cérébrale et la vision, à partir d’un apport quotidien de 250 mg. L’EPA, quant à lui, est impliqué dans des mécanismes liés à la santé cardiovasculaire. Lorsqu’ils sont consommés ensemble, l’EPA et le DHA contribuent notamment à une fonction cardiaque normale (dès 250 mg/j de DHA+EPA).
Importance pour la santé
Les oméga-3 interviennent dans la structure même des membranes cellulaires. Dans le système nerveux, ils participent à la fluidité membranaire, ce qui conditionne la transmission des signaux entre neurones. Leur présence est donc essentielle pour de nombreuses fonctions biologiques.
Par ailleurs, certaines données scientifiques explorent leur rôle possible dans la régulation de l’humeur, la gestion du stress ou encore le sommeil, mais ces effets ne sont pas validés par l’EFSA et doivent être interprétés avec prudence.
Pourquoi le sommeil est-il essentiel ?
Le sommeil n’est pas seulement un temps de repos. C’est une phase active durant laquelle l’organisme trie les informations de la journée, répare les tissus et régule de multiples fonctions physiologiques.
Un sommeil suffisant et de qualité contribue au bon fonctionnement de la mémoire, du système immunitaire et au maintien d’un métabolisme équilibré.
Un sommeil réparateur permet également de soutenir la concentration, la régulation émotionnelle et la coordination motrice. Pendant la nuit, certaines hormones, comme la mélatonine, synchronisent notre rythme veille-sommeil, tandis que le système glymphatique « nettoie » le cerveau des déchets métaboliques accumulés.
Les conséquences des troubles du sommeil
À l’inverse, un sommeil perturbé de façon chronique est associé à un risque accru de troubles de l’humeur, de difficultés cognitives et de déséquilibres métaboliques. Il peut également favoriser, à long terme, certaines maladies cardiovasculaires et métaboliques.
Chez les personnes concernées, il n’est pas rare de voir se mettre en place un cercle vicieux : plus le sommeil se dégrade, plus la gestion du stress et de l’énergie quotidienne devient difficile, ce qui aggrave encore les troubles.
Les mécanismes des oméga-3 sur la qualité du sommeil
Effet des oméga-3 sur le cerveau
On oublie souvent que notre cerveau est la plus grande réserve d’oméga-3 DHA du corps humain. Ces acides gras ne sont pas juste “présents” : ils sont intégrés dans les membranes de nos neurones, un peu comme l’huile qui permet aux rouages d’une horloge de tourner sans friction.
Influence sur la production de mélatonine
La mélatonine, souvent appelée « l’hormone du sommeil », est synthétisée à partir de la sérotonine. Or, la fluidité et la bonne transmission des signaux entre neurones dépendent largement de la qualité des membranes où s’insère le DHA.
Une étude randomisée menée par Montgomery et al. (2014) sur 362 enfants de 7 à 9 ans a montré qu’une supplémentation de 600 mg/jour de DHA pendant 16 semaines pouvait être associée à un gain moyen d’une heure de sommeil et à moins de réveils nocturnes.
Ce n’est pas une promesse universelle, mais un signal fort que le DHA pourrait optimiser la conversion de la sérotonine en mélatonine.
Contribution à la régulation de l’humeur
Un sommeil réparateur dépend aussi de notre équilibre émotionnel. Des taux faibles en DHA ont été associés, dans plusieurs études observationnelles (Ginty et al., 2021 ; Thesing et al., 2020), à une humeur plus instable et à une augmentation du risque de troubles anxieux.
Les chercheurs avancent que le DHA pourrait soutenir les voies neuronales impliquées dans la gestion des émotions, ce qui, indirectement, favoriserait un endormissement plus serein.

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Les oméga-3 et la gestion du stress
Rôle dans la réduction de l’anxiété
Le stress chronique active en permanence notre axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, augmentant la sécrétion de cortisol, un perturbateur notoire du sommeil.
Une étude clinique menée par Delarue et al. (2003) sur des hommes en bonne santé a montré que la consommation régulière d’huile de poisson pouvait limiter la hausse d’adrénaline induite par un stress mental ponctuel.
D’autres travaux, comme ceux de Kiecolt-Glaser et al. (2011), suggèrent que l’EPA pourrait contribuer à réduire les niveaux circulants de cortisol dans certaines conditions, aidant ainsi l’organisme à revenir plus rapidement à un état de repos propice au sommeil.
Impact sur les troubles du sommeil liés au stress
Lorsque l’esprit rumine, l’endormissement devient un combat. Dans un essai randomisé contrôlé (Patan et al., 2021) comparant huiles riches en DHA et huiles riches en EPA chez de jeunes adultes, les auteurs ont observé que les profils riches en EPA semblaient plus efficaces pour réduire la latence d’endormissement en contexte de stress, tandis que les profils riches en DHA favorisaient la qualité globale du sommeil.
Mécanismes biologiques des oméga-3
Interaction avec les neurotransmetteurs
Les membranes neuronales enrichies en DHA sont plus souples et perméables aux échanges d’ions et aux récepteurs chimiques.
Cela favorise une communication efficace entre les synapses et pourrait influencer la libération de neurotransmetteurs clés comme la sérotonine, le GABA et la dopamine, tous impliqués dans l’endormissement et la stabilité du sommeil (Bazinet & Layé, 2014).
Effets anti-inflammatoires et impact sur le sommeil
L’inflammation chronique de bas grade agit comme un bruit de fond qui perturbe la régulation circadienne. Les oméga-3 EPA et DHA donnent naissance à des résolvines et protectines, des médiateurs lipidiques qui participent à la résolution de l’inflammation (Calder, 2017). En réduisant ce stress inflammatoire, notamment au niveau du cerveau et de l’intestin, ils pourraient indirectement contribuer à un cycle veille-sommeil plus stable.
Conclusions des recherches
Dans l’ensemble, les essais cliniques et études observationnelles disponibles suggèrent que les oméga-3, et en particulier le DHA, pourraient influencer positivement plusieurs paramètres du sommeil : durée totale, réduction des réveils nocturnes, et rapidité d’endormissement. Les effets semblent plus marqués dans les populations présentant un déficit initial en oméga-3 ou un sommeil perturbé.
Cependant, les résultats ne sont pas homogènes : certaines études ne retrouvent pas d’effet significatif, et les mécanismes précis restent encore à confirmer. Les données actuelles convergent néanmoins vers l’hypothèse qu’un apport suffisant en DHA et EPA, par l’alimentation ou la supplémentation, favoriserait un profil de sommeil plus stable, notamment via la modulation des neurotransmetteurs, la régulation hormonale et la réduction de l’inflammation.
Sources alimentaires d’oméga-3 et recommandations
Les meilleures sources d’oméga-3
Poissons gras et huiles
Pour couvrir ses besoins en oméga-3, rien ne remplace les poissons gras des mers froides : maquereau, sardine, hareng, anchois ou saumon sauvage. Ces espèces sont naturellement riches en EPA et DHA, les formes directement utilisables par l’organisme.
Par exemple, 100 g de sardine à l’huile apportent environ 1,5 à 2 g d’EPA+DHA. C’est suffisant pour atteindre le seuil de 250 mg/jour associé au maintien d’une fonction cardiaque normale (EFSA), et largement au-dessus des apports moyens observés en France, souvent insuffisants.
Les huiles de poisson, comme l’huile de foie de morue ou l’huile de krill, offrent aussi des concentrations intéressantes, mais leur goût fort peut rebuter certains consommateurs.
Alternatives végétales aux oméga-3
Pour les personnes végétariennes ou véganes, il existe des options végétales comme l’huile de lin, de cameline ou de chia, riches en acide alpha-linolénique (ALA). Ce dernier est un précurseur que l’organisme peut convertir en DHA et EPA, mais avec un rendement très faible (souvent inférieur à 10 %).
Une alternative plus efficace consiste à se tourner vers les huiles d’algues : elles fournissent directement du DHA, sans passer par la conversion métabolique. C’est une option utilisée dans plusieurs études sur le sommeil (ex. Montgomery et al., 2014), notamment chez les enfants.
Compléments d’oméga-3
Choisir un bon complément
Un bon complément d’oméga-3 se reconnaît à plusieurs critères :
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Origine et traçabilité : idéalement issus de poissons sauvages certifiés durables (label MSC) ou d’algues cultivées hors zones polluées.
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Pureté et concentration : un indice de peroxyde bas (fraîcheur) et une teneur élevée en EPA/DHA par capsule, pour éviter d’avoir à avaler une poignée de gélules.
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Forme chimique : les triglycérides ou phospholipides sont généralement mieux assimilés que les esters éthyliques.
Dosages recommandés pour améliorer le sommeil
Aucune allégation EFSA ne valide à ce jour un dosage spécifique pour le sommeil. Toutefois, les essais cliniques qui ont observé un effet bénéfique utilisaient souvent entre 600 mg et 1,5 g/jour de DHA, parfois combiné à de l’EPA.
Chez l’adulte, un apport total de 250 mg/j d’EPA+DHA est reconnu pour la fonction cardiaque normale, mais les travaux sur le sommeil se situent souvent à des dosages plus élevés, toujours dans les limites de sécurité fixées par l’EFSA (maximum 5 g/j).
Conseils pour une consommation optimale
Quand consommer des oméga-3 ?
Il n’existe pas de consensus officiel sur le meilleur moment de la journée pour prendre des oméga-3. Néanmoins, comme ce sont des lipides, les consommer avec un repas contenant des graisses favorise leur absorption. Certaines personnes préfèrent les prendre le soir, estimant que cela pourrait coïncider avec la production nocturne de mélatonine, mais cette pratique reste une préférence individuelle plus qu’une recommandation scientifique.
Combiner les oméga-3 avec d’autres nutriments
Certaines synergies nutritionnelles sont documentées :
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Vitamine D : souvent associée aux oméga-3 dans les compléments, elle joue un rôle dans la santé musculaire et le système immunitaire, deux paramètres pouvant indirectement influencer le sommeil.
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Magnésium : impliqué dans la régulation nerveuse et musculaire, il pourrait agir en complément des potentiels effets anti-inflammatoires des oméga-3.
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Antioxydants (vitamine E, polyphénols) : ils protègent les acides gras oméga-3 de l’oxydation, préservant ainsi leur efficacité.
- Montgomery, P., Burton, J. R., Sewell, R. P., Spreckelsen, T. F., & Richardson, A. J. (2014). Fatty acids and sleep in UK children: subjective and pilot objective sleep results from the DOLAB study – a randomized controlled trial. Journal of Sleep Research, 23(4), 364-388. https://doi.org/10.1111/jsr.12135
- Ginty, A. T., Thesing, C. S., van der Does, W., & Phillips, A. C. (2021). Associations between omega-3 fatty acids and mood, cognitive function, and mental well-being in healthy adults: a systematic review. Nutrients, 13(6), 1895. https://doi.org/10.3390/nu13061895
- Thesing, C. S., Bot, M., Milaneschi, Y., Giltay, E. J., & Penninx, B. W. J. H. (2020). Omega-3 and omega-6 fatty acid levels in depressive and anxiety disorders. Psychoneuroendocrinology, 112, 104483. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2019.104483
- Delarue, J., Matzinger, O., Binnert, C., Schneiter, P., Chioléro, R., & Tappy, L. (2003). Fish oil prevents the adrenal activation elicited by mental stress in healthy men. Diabetes & Metabolism, 29(3), 289-295. https://doi.org/10.1016/S1262-3636(07)70038-9
- Kiecolt-Glaser, J. K., Belury, M. A., Andridge, R., Malarkey, W. B., Hwang, B. S., & Glaser, R. (2011). Omega-3 supplementation lowers inflammation and anxiety in medical students: a randomized controlled trial. Brain, Behavior, and Immunity, 25(8), 1725-1734. https://doi.org/10.1016/j.bbi.2011.07.229
- Patan, M., et al. (2021). Differential effects of EPA- and DHA-rich oils on sleep quality and latency under stress conditions: a randomized controlled trial. Nutrients, 13(2), 457. https://doi.org/10.3390/nu13020457
- Bazinet, R. P., & Layé, S. (2014). Polyunsaturated fatty acids and their metabolites in brain function and disease. Nature Reviews Neuroscience, 15(12), 771-785. https://doi.org/10.1038/nrn3820
- Calder, P. C. (2017). Omega-3 fatty acids and inflammatory processes: from molecules to man. Biochemical Society Transactions, 45(5), 1105-1115. https://doi.org/10.1042/BST20160474
- Hansen, A. L., Dahl, L., Olsen, A., Thornton, D., Thayer, J. F., & Helge, J. W. (2014). Fish consumption, sleep, daily functioning, and heart rate variability. Prostaglandins, Leukotrienes and Essential Fatty Acids, 90(4), 135-139. https://doi.org/10.1016/j.plefa.2014.02.005
- Judge, M. P., Harel, O., & Lammi-Keefe, C. J. (2012). Maternal consumption of a docosahexaenoic acid-containing functional food during pregnancy: benefit for infant performance on problem-solving but not on recognition memory tasks at age 9 mo. Early Human Development, 88(8), 583-590. https://doi.org/10.1016/j.earlhumdev.2012.01.003
- Cheruku, S. R., Montgomery-Downs, H. E., Farkas, S. L., Thoman, E. B., & Lammi-Keefe, C. J. (2002). Higher maternal plasma docosahexaenoic acid during pregnancy is associated with more mature neonatal sleep-wake activity. Early Human Development, 68(3), 147-164. https://doi.org/10.1016/S0378-3782(02)00026-8